
Quel avenir pour Julian Alaphilippe ?

- - AFP
Une progression attendue ?
« On est quand même surpris de le voir déjà à ce niveau. Nous savions qu’il avait progressé, malgré une blessure contractée cet hiver, mais de là à imaginer de tels résultats… Je n’y aurais jamais songé. On essaie de ne pas planer et de garder les pieds sur terre. Il a confirmé son talent. Et ça c’est déjà très difficile. Il est déjà là où on voulait qu’il soit. C’est un coureur très discret et gentil. Il veut toujours aider les autres. Il est très déçu quand il ne peut pas aider les autres comme il le souhaite. Cela montre, pour moi, que c’est quelqu’un qui a beaucoup d’ambitions. Quand tu arrives dans une équipe où il y a Mark Cavendish, Tom Boonen et d’autres champions, tu es dans un rêve mais tu sais aussi que tu as du boulot à faire. Et il le fait. »
Que peut-il gagner ?
« C’est un coureur qui est vraiment très explosif, redoutable sur les sprints en côte. Je le vois bien gagner dans le futur sur des étapes avec un final difficile type « Mûr de Bretagne » sur le Tour de France. Je ne suis pas capable de citer des cyclistes français qui ont eu des capacités comme ça. Il me fait penser à des coureurs que j’ai eus dans mon équipe comme l’Italien Paolo Bettini (champion du monde 2006 et 2007, champion olympique 2004, vainqueur de Liège-Bastogne-Liège 2000 et 2002 et de Milan San Remo 2003). L’imaginer jouer un classement général sur un grand Tour ? Pour le moment, laissons-le se développer. Son point faible, c’est le contre-la-montre mais il peut s’améliorer. Il faut avancer pas à pas. Il faut être prudent parce que c’est un diamant. Il faut lui laisser du temps pour apprendre à connaître ses vraies limites parce que je pense que lui-même n’aurait jamais imaginé faire ce qu’il a fait cette semaine dans les classiques ardennaises. »
« Pas prévu sur le Tour de France… mais on ne sait jamais »
Le Tour de France au programme ?
« On va réfléchir à la suite de sa saison. Ce qui est sûr c’est qu’il va faire le Tour de Romandie (28 avril - 3 mai) puis il va se reposer un peu parce que sa saison a commencé très tôt au Tour de l’Algarve, le 18 février dernier. Vu son évolution, on va voir quel programme on peut lui proposer par rapport à ses ambitions. Il va probablement faire la Vuelta, c’est ce qui était prévu. On réfléchit à l’aligner sur le Critérium du Dauphiné (7 au 14 juin). On veut lui donner la meilleure préparation possible pour le Championnat de France (28 juin). Pour l’instant, il n’est pas prévu sur le Tour de France mais on ne sait jamais. J’ai des coureurs qui n’étaient pas prévus sur des classiques et qui les ont faites. Cela va dépendre de la condition de chacun. On n’aime pas trop changer les programmes mais on va avoir une discussion avec Julian après le Tour de Romandie pour savoir comme il imagine sa fin de saison. »
Sous quelles couleurs l’an prochain ?
« Son contrat se termine à la fin de l’année avec notre équipe. Je crois que sa valeur a vraiment changé en une semaine. J’ai déjà un peu discuté avec son agent. Ce qu’il a fait est extraordinaire alors forcément il va me coûter de l’argent. C’est le jeu mais je ne veux pas donner de chiffre. Nous on veut absolument le garder parce qu’on croit en lui. Je pense qu’il va nous donner une chance parce que c’est quand même nous qui l’avons emmené là où il est aujourd’hui. Cependant, c’est lui qui aura le dernier mot. J’espère qu’on retrouvera très vite un accord. »