
Prudhomme : " On est en train de saper la base du cyclisme "

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Ce qu’ASO reproche à la réforme de l’UCI
« Plusieurs choses ne nous plaisent pas. D’abord le système fermé. Nous avons toujours été contre. Nous voulons un système ouvert, où le mérite sportif est le premier critère. On peut jouer sur le nombre d’équipes qui montent et descendent en 1ère et 2e division, mais il faut un passage possible en fonction des résultats. L’autre point, c’est le nombre de jours de course au plus haut niveau. Aujourd’hui il est de 150. Dans un premier temps, la réforme imaginait qu’il n’y aurait plus que 120 jours. Et maintenant, la réforme dit : "Il y aura 180 jours". Ça veut dire que les champions ne pourront même pas faire la totalité du calendrier mondial. Ils ne pourront plus, en aucun cas, courir les épreuves du deuxième niveau. Le cyclisme est une pyramide. On est en train de saper la base du cyclisme. C’est désespérant. Le cyclisme est un sport gratuit qui va chez les gens. Quand Thomas Voeckeler est au départ du Tour de Vendée, c’est quelque chose qui compte. Avec le nouveau système, ce ne sera plus possible. »
Ce que le passage en « hors-classe » signifie concrètement pour ASO
« Aujourd’hui, les équipes du calendrier mondial nous sont imposées. Sur le Tour, nous ne pouvons en vérité n’’inviter que quatre des 22 équipes qui prennent le départ. Sur Paris-Roubaix, c’est 7 sur 25. Si vous êtes hors-classe, vous avez la liberté de choisir les équipes que vous voulez. Ça nous permettra, à partir de 2017, d’avoir des formations de 2e division de talent qui aspirent à grandir. Avec la réforme, ces formations n’auront plus d’air à partir de 2017. »
Ce que cela va changer entre ASO et l’UCI
« Il n’y a pas de déclaration de guerre. Hors classe, ça veut dire qu’une course comme le Paris – Tours, nous avons la liberté d’inviter qui nous voulons. D’ici 2017, de l’eau va couler sous les ponts. En revanche, on dit clairement que nous ne voulons pas d’un système fermé, que nous croyons la pyramide du cyclisme. Que le 2e niveau est essentiel. Nous souhaitons également réduire la taille du peloton. On a fait une proposition en ce sens, d’avoir un coureur de moins par équipe sur les grands Tours. Si demain on n’est plus contraint de prendre un certain nombre d’équipes, on en prendra moins. Il y a par exemple trop de chutes aujourd’hui, et l’une des raisons, c’est que le peloton est trop important. Les coureurs eux-mêmes le disent. Ça nous permettrait d’appliquer ça tout de suite. »