Le retour de Contador fait jaser

Sur les routes du Critérium du Dauphiné, l’annonce faite par Alberto Contador de sa participation au Tour de France (2 au 24 juillet) a provoqué des réactions. Teintées de déception pour la partie du peloton qui regrette la mauvaise image laissée par cette affaire. Ou d’indifférence pour ceux que le cas de l’Espagnol ne perturbe pas.

Une petite station d’Isère, Le Collet d’Allevard. La caravane du Dauphiné y est grimpée ce samedi, dans le sillage de l’Espagnol Joaquim Rodriguez, vainqueur de la sixième étape du Critérium. Au sommet, c’est pourtant le cas de l’un de ses compatriotes qui anime les débats. De Pinto, le village où il a grandi, Alberto Contador a mis fin au suspense entourant sa participation au prochain Tour de France (du 2 au 24 juillet). Le triple lauréat de la Grande Boucle (2007, 2009, 2010) prendra bien le départ. Malgré l’ombre qui plane encore sur son dernier succès, avec ce contrôle positif au clenbutérol et cette procédure extrêmement longue.

Les 1er, 2 et 3 août, le coureur de la Saxo Bank-Sungard passera devant le Tribunal Arbitral du Sport, qui décidera alors de sa culpabilité éventuelle sur le Tour 2010. Quelques jours plus tôt, il aura peut-être décroché une quatrième victoire sur les Champs-Elysées. « Il a couru toute l’année, il a gagné le Giro alors je ne vois pas pourquoi il ne ferait pas le Tour de France, estime Johan Bruyneel, son ancien directeur sportif chez Astana. Mais c’est une affaire très ennuyeuse. Pour lui mais aussi pour le Tour et pour le cyclisme. C’est dommage. Pour moi, en tout cas, il a le bénéfice du doute. »

Voeckler : « On n’est pas à une aberration près »

Dans l’esprit d’Alexandre Vinokourov, qui a été le coéquipier d’Alberto Contador, c’est l’indifférence qui prédomine. « Il peut courir et gagner le Tour, confie le Kazakh. C’est dommage pour ASO. Mais personnellement, ça ne me dérange pas. » En revanche, pour le Français Thomas Voeckler, la lenteur de la justice sportive est un nouveau mauvais coup porté à l’image du cyclisme. « Soit il y a tricherie et on n’en parle pas pendant un an, soit il n’y a pas de tricherie et on ne parle pas en mal du vélo comme ça pendant un an, regrette le coureur d’Europcar. On n’attend pas pendant des mois. Mais dans le vélo, on n’est pas à une aberration près… »

Et le public, lui, quel accueil réservera-t-il à Alberto Contador ? Selon un sondage IFOP réalisé pour la radio Alouette, 63 % des Français étaient défavorables à sa venue sur le Tour. Ils devront s’y faire. Alberto Contador sera sur la ligne de départ, en Vendée, dans trois semaines.