
La dernière ligne droite

Frédéric Guesdon est le dernier français à s'être imposé avenue de Grammont. - -
Si la saison 2009 touche doucement à sa fin, elle ne manque pas pour autant de piment. Aujourd’hui, la 103e édition de Paris-Tours a une saveur toute particulière. Depuis 1988, la « classique » d’automne a bâti sa réputation sur sa dernière ligne droite, la plus longue du cyclisme international : 2400 mètres interminables qui ont permis à l’avenue de Grammont d’obtenir une renommée qui dépasse largement nos frontières. Seulement voilà, la construction d’une ligne de tramway l’année prochaine va contraindre les organisateurs à délocaliser l’arrivée. « Ce sera une année historique, s’enflamme Lloyd Mondory, le sprinteur d’AG2R-La Mondiale. Après, on changera le cours de l’histoire de Paris-Tours. Celui qui remportera Paris-Tours cette année entrera dans l’histoire avec la conclusion des arrivées sur l’avenue de Grammont. »
Qui succédera au Belge Philippe Gilbert, vainqueur il y a un an ? Une chose est sûre, la bataille devrait faire rage durant les 230 kilomètres de course entre Chartres et Tours. L’objectif ? Etre en bonne position avant d’aborder ce que les organisateurs, inspirés par le Belge Tom Boonen, ont coutume d’appeler « l’Alpe d’Huez des sprinteurs ». Faut-il pour autant parier sur la victoire de l’un d’entre eux ? Pas sûr. Le maître incontesté, Mark Cavendish, a mis un terme à sa saison à cause d'une infection pulmonaire et sera donc absent. D’autre part, si l’avenue de Grammont favorise naturellement les sprinteurs, l’histoire démontre que des puncheurs comme Frédéric Guesdon, dernier vainqueur français en 2006, et même des grimpeurs (victoire de Richard Virenque en 2001) ont aussi leur mot à dire. Au rayon des favoris, l’Allemand Andre Greipel, auteur de 20 victoires en 2009 dont Paris-Bourges jeudi, l’Américain Tyler Farrar et l’Italien Filippo Pozzato, en grande forme, ont une belle carte à jouer… avant la ligne d’arrivée.