
Cancellara : le vélo magique garde ses secrets

Le Suisse part comme favori du Tour des Flandres - -
C’est l’histoire d’un vélo. Ou plutôt du propriétaire de ce dit vélo. Ce propriétaire qui entretient toujours le mystère autour de sa machine. Quand Fabian Cancellara se lève et lâche Tom Boonen dans le mur de Grammont lors du dernier Tour des Flandres, on se dit que Spartacus a tout du gladiateur des temps modernes. Ça, c’était avant. Avant que la suspicion ne s’abatte sur son vélo. Un doute encore plus profond quand le Suisse remet ça la semaine suivante sur Paris-Roubaix. Et lorsque les observateurs demandent à examiner le vélo du quadruple champion du monde du contre-la-montre à l’issue de la course, refus net de son équipe de l’époque, Saxo Bank.
Un an plus tard, le vélo de Cancellara fait de nouveau le buzz. La théorie un temps évoqué du vélo électrique semble révolue. C’est le quotidien belge la Dernière heure qui semble avoir percé le mystère en révélant l’existence d’un « système de roulements révolutionnaire ». Un système baptisé Gold Race, parfaitement autorisé par l’UCI et créée par un Italien, Giovanni Cecchini. Interrogé par RMC Sport, l’ingénieur reconnaît avoir travaillé avec le Suisse à partir de 2006. « Je lui préparais ses vélos avec son accord. C’était d’abord exclusivement pour lui. Puis Bjarne Riis (ndlr : manager de Saxo Bank) m’a demandé de préparer ponctuellement les vélos des frères Schleck, de Voigt, Sastre ou Julich pour les courses importantes comme Parix-Roubaix, le Tour des Flandres, Liège-Bastogne-Liège ou le Tour de France. »
Des performances optimisées de 40%
Ça y est, le mystère est percé. Sauf que la collaboration entre les deux hommes s’est achevée en 2008. Aux moments des Jeux de Pékin et de ses médailles d’or et d’argent. « Si Fabian dit jusqu’en 2008, ça me va », lance, mystérieux, Cecchini quand on lui demande si les relations entre les deux hommes existent encore. Grâce à ce système, les performances du coureur sont optimisées de 40% à en croire son fabriquant. D’autant qu’il lui prépare un vélo sur mesure. « Quand une course se joue sur une seconde, je lui en fais gagner cinq. A Salzbourg (ndlr : aux championnats du monde de 2006), il met environ 1’30 (ndlr : 1’29) à Zabriskie et près de 2’00 (ndlr : 1’49) à Vinokourov. A ce moment là, une telle marge lui était impossible. »
Le principal intéressé n’a pas reconnu avoir exploité le procédé. Cecchini n’est d’ailleurs pas en mesure de dire s’il l’a utilisé sur le dernier Tour des Flandres. Toujours est-il qu’aujourd’hui beaucoup de coureurs se renseignent sur ce fameux système. Des coureurs qui ne veulent pas que cela se sache. Rien que la semaine dernière, Giovanni Cecchini a reçu près de 10 000 mails pour s’informer du produit commercialisé aux alentours de 500€. Et depuis que Denis Migani, le mécanicien ami de Cancellara, a reconnu que le coureur de Leopard Trek n’avait pas utilisé de mobylette, mais le Gold Race, tout le monde souhaite se procurer cet outil magique. Cecchini s’en frotte les mains.