
Tour de France: premier sacre pour le prodige Pogacar
Difficile de faire mieux comme cadeau d’anniversaire. A la veille de fêter ses 22 ans, Tadej Pogacar a officiellement remporté ce dimanche la 107e édition du Tour de France. Il succède au palmarès au Colombien Egan Bernal et devient le deuxième plus jeune coureur à remporter la plus belle course au monde derrière le Français Henri Cornet, qui n’avait que 19 ans lors de son sacre en 1904. Il réussit aussi l’exploit de triompher dès sa première participation comme Fausto Coppi (1949), Jacques Anquetil (1957), Eddy Merckx (1969), Bernard Hinault (1978) ou encore Laurent Fignon (1983) avant lui. Que des grands noms du cyclisme et des modèles à suivre pour le phénomène slovène, qui s’est emparé samedi du maillot jaune, lors de l’avant-dernière étape, en écrasant avec une force exceptionnelle le contre-la-montre de la Planche des Belles Filles.
Un renversement incroyable d’ores et déjà entré dans la légende du Tour. Parti avec un retard de 57 secondes sur son compatriote Primoz Roglic (Jumbo-Visma), le grimpeur de la formation UAE-Team Emirates s’est montré aussi survolté qu’impitoyable pour décrocher une troisième victoire et surtout s’emparer de la première place du classement général. Un dénouement inattendu rappelant forcément les huit secondes perdues en 1989 par Laurent Fignon sur Greg Lemond. En plus du maillot jaune, Pogacar boucle ce Tour avec la tunique blanche de meilleur jeune et les pois du meilleur grimpeur. Rien que ça. Il ne manque à sa collection que le maillot vert de meilleur sprinteur, propriété de Sam Bennett. L’Irlandais a remporté la 21e et dernière étape en réglant le sprint des Champs-Elysées devant le champion du monde Mads Pedersen et Peter Sagan.
Une ascension fulgurante
Déjà époustouflant l’an dernier sur les routes de la Vuelta, où il avait levé les bras à trois reprises et terminé troisième du général pour son premier grand Tour, Pogacar confirme lui avec ce couronnement un énorme potentiel révélé notamment lors de sa victoire en 2018 sur le Tour de l’Avenir, l’équivalent du Tour de France pour les meilleurs espoirs mondiaux. Un potentiel confirmé ensuite par ses succès sur le Tour d'Algarve et le Tour de Californie pour ses premiers mois chez les professionnels. Malgré cette ascension fulgurante, gagner le Tour dès cette année ne faisait pas vraiment partie des plans de Pogacar, attaquant insatiable mais qui n’était pas considéré comme le favori numéro un au départ de Nice. Les spécialistes avançaient plutôt les noms de Roglic et Bernal, épaulés par des armadas construites pour les mener à la victoire. Celui de Pogacar arrivait dans un second temps.
"Je suis en plein rêve, je ne sais pas quoi dire. C'est incroyable. Mon rêve était juste de participer au Tour de France et aujourd'hui je l'ai gagné. Je ne l'ai jamais imaginé. Ce matin, j'étais seulement content d'être deuxième", confiait-il samedi après avoir été félicité en personne par un Roglic abattu comme jamais à l’arrivée. Les prochains jours et un retour très attendu en Slovénie devraient l'aider un peu plus à réaliser l'ampleur de son exploit.