
Tour de France: le parcours décrypté par ceux qui l'ont fait
Un mini Paris-Roubaix
Après avoir pris le vent en Bretagne, les coureurs auront droit aux pavés du Nord. La 9e étape sera un mini Paris-Roubaix, avec 15 secteurs pavés au programme, soit 21,7km. "C’est la surprise du chef de cette première semaine de plaine, lance Gouvenou. On finira par une étape dense en pavés, avec 15 secteurs sur une étape qui ne fera que 155 kilomètres, donc ce sera quelque chose de très concentré, très dur. Ce sont les secteurs pavés qu’on retrouve sur la route de Paris-Roubaix, donc on peut s’attendre à quelques écarts à l’arrivée."
Un départ au pied d'un col
Réservez votre 25 juillet, car du grand spectacle est en vue. La 17e étape, entre Bagnères-de-Luchon et Saint-Lary-Soulan, ne fera que 65km et aura un profil fou. Le départ sera donné au pied du Col de Peyresourde. Le peloton, où ce qu'il en restera, passera ensuite la montée de Peyragudes, le Col de Val Louron-Azet et le Col de Portet, qui s'annonce dantesque (16km à 8,7%). "Ça va être un vrai géant, un choc", promet Prudhomme.
Sans départ fictif, les coureurs seront donc confrontés à une sacrée inconnue qui risquent de perturber leur préparation. "On va les mettre dans les mêmes conditions qu’au départ d’un cyclocross ou d’un contre-la-montre, explique Gouvenou. On va leur préparer une zone d’échauffement au pied du Col de Peyresourde, après, on les conditionnera, on les mettra dans l’ordre du classement général et le départ sera vraiment donné en dehors de la ville, au pied du Col, pour entrer sans transition dedans. C’est quelque chose qui risque de perturber les coureurs."
Un contre-la-montre accidenté
Le 28 juillet, la veille de l'arrivée sur les Champs-Elysées, les coureurs seront encore au Pays basque, pour un contre-la-montre difficile. Sur les 31km entre Saint-Pée-sur-Nivelle et Espelette, de nombreuses côtes jalonneront le parcours. La plus costaude d'entre elles sera celle de Pinodieta, sur 900m à 10,2%. "Lorsqu’on regarde ce qu’il s’est passé en 2017, on a vu que les écarts étaient encore très resserrés sur Marseille, explique Gouvenou. On peut s’attendre au même scénario l’année prochaine, puisque les écarts entre les leaders s’amenuisent. On peut s’attendre à ce que ça se joue sur ce contre-la-montre de 31 kilomètres qui sera vraiment casse-pattes, avec des ruptures de pentes incroyables. La fraîcheur va compter, c’est indéniable."
Un parcours fait pour un "rouleur-grimpeur"
Le vainqueur du Tour de France 2018 devra être très complet. Car cette année, il faudra être bon sur tous les terrains et composer avec les variations entre les étapes courtes et longues, savoir passer les pavés et la haute-montagne,… "Souvent, on dit que c’est fait pour untel, déclare Prudhomme. Il y a quelques années, on disait que c’était fait pour Quintana et, pourtant, il n’a toujours pas gagné le Tour. Un coureur de grand fond, ayant de vraies qualités de rouleur et capable de très bien passer la montagne me semble assez adapté pour ne pas être piégé en Bretagne, faire un bon chrono par équipe, ne pas laisser trop de plumes sur les pavés et résister sur la montagne. Il y a deux ou trois spécimens de ce genre qui existent. Notamment aux Pays-Bas et au Royaume-Uni."
Cela semble être moins le cas chez les Français. "Peut-être que des Français vont me dire que ce n’est pas un parcours pour eux, je ne sais pas, répond le patron du Tour. J’ai la conviction que des coureurs français sont aujourd’hui capables de gagner le Tour tel qu’il est bâti. Je suis convaincu que Bardet, qui est un coureur et un homme de grande qualité, le sait très bien et qu’il n’aurait pas envie d’aller gagner un Tour de France au rabais fait pour lui."
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