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Tour de France : Le carnet de notes des Français

Romain Bardet

Romain Bardet - AFP

Le Tour de France 2015 vient de s’achever après trois semaines de course. Loin des performances de l’an dernier, quand Jean-Christophe Péraud et Thibaut Pinot avaient terminé 2e et 3e, certains Français se sont tout de même distingués. RMC Sport livre son carnet de notes.

Trois victoires françaises dans cette édition 2015, mieux que les deux dernières années, deux Français dans le top 10 : malgré une première moitié de Tour durant laquelle les Tricolores attendus ont connu déconvenue sur déconvenue, le bilan français n’est pas si mauvais. Même si l’on ne peut que se souvenir des deux places sur le podium de Jean-Christophe Péraud et Thibaut Pinot l’an dernier.

Romain Bardet, 9e du Tour, 7/10

Après une première moitié de Tour catastrophique, Romain Bardet a retrouvé son moral et ses jambes, notamment en troisième semaine. Celui que Vincenzo Nibali considérait comme le « cinquième fantastique » avant le départ de la Grande Boucle est même parvenu à terminer meilleur Français, 9e du classement général. Moins bien que sa 6e place de l’an dernier, certes. Mais avec une victoire d’étape à Saint-Jean-de-Maurienne, une deuxième place au classement de meilleur jeune et une troisième place pour celui du maillot à pois, le coureur AG2R a sauvé son Tour. Et sans doute beaucoup appris.

Pierre Rolland, 10e du Tour, 6/10

Souvent placé, jamais vainqueur dans ce Tour, de quoi laisser un goût amer à Pierre Rolland. Malgré une 10e place et un statut de deuxième meilleur Français, le coureur Europcar, dont l’équipe cherche un nouveau sponsor et joue sa survie dans les prochains jours, peut avoir des regrets. Mais il fut sans doute le Tricolore le plus constant du Tour, particulièrement en montagne. Il lui manquait ce petit truc en plus.

Pierre Rolland
Pierre Rolland © AFP

Warren Barguil, 14e du Tour, 7/10

Malgré une fin de course plus compliquée, Warren Barguil a marqué les esprits. Par ses qualité de coureur d’abord, physiquement et tactiquement : à 23 ans, il venait engranger de l’expérience, il termine 14e du Tour. Pas mal. C’est aussi son sourire qui a séduit le public, qui en a vite fait son nouveau chouchou. Les yeux brillants d’un gamin qui découvre l’épreuve reine avec un plaisir monstre. Mais ce nouveau statut lui donne aussi des idées : il se murmure que le coureur de Giant-Alpecin se verrait bien leader d’une équipe.

Thibaut Pinot, 16e du Tour, 6/10

Et dire qu’il y a dix jours, il voulait faire un bilan sanguin. Ce Tour de France, Thibaut Pinot en avait fait sa priorité : il avait organisé toute sa saison autour de cet évènement. Mais les jambes allaient moins bien que prévu pour le troisième du général l’an dernier. Le mental aussi. Et puis soudain, l’embellie dans les Alpes, avec en apothéose une victoire de prestige à l’Alpe d’Huez, sa deuxième sur le Tour de France après celle de Porrentruy en 2012. « J’ai eu beaucoup de malchance mais je n’ai jamais rien lâché, j’y ai toujours cru, confiait Pinot au sommet samedi. Je n’ai jamais pensé à l’abandon. Je savais qu’il fallait que je me batte pour gagner une étape et de justesse j’ai réussi à en gagner une. » Le leader de la FDJ termine sur une bonne note. Et avec une réaction d’orgueil qui devrait lui servir pour la suite, lui qui n’a que 25 ans.

Jean-Christophe Péraud, 61e du Tour, 4/10

« C’est mon dernier Tour de France ». A 38 ans, le coureur AG2R va raccrocher son vélo en 2016 et ne refera plus de Grande Boucle. Jean-Christophe Péraud terminera son histoire avec le Tour de France sur un calvaire : trois semaines d’enfer pour le dauphin de Vincenzo Nibali l’an dernier, qui disait continuer à rouler pour le plaisir. Entre ses défaillances à répétition et sa chute impressionnante lors de la 13e étape, Péraud a pourtant tenu bon. Pour l’équipe. 61e au général, bardé de pansements, il s’est mué en coéquipier de luxe pour Romain Bardet, qui s’est attribué le statut de leader d’équipe avec son regain de forme.

Jean-Christophe Péraud
Jean-Christophe Péraud © AFP

Mention spéciale

Deux coureurs méritent selon nous une mention spéciale : Alexis Vuillermoz, qui nous a offert la première victoire française sur ce Tour. C’était à Mûr-de-Bretagne, lors de la 8e étape, cinq jours après sa troisième place à Huy. Premier sourire tricolore après une première semaine pleine de désillusions, particulièrement pour son équipe AG2R. « Troisième à Huy, c’était déjà une belle performance, racontait-il peu après l’arrivée. Aujourd’hui, j’avais envie de sortir. C’était la gagne ou rien. » Un vrai puncheur, bien aidé par son passé de vététiste, et qui accroche la 26e place du classement final.

Autre mention spéciale pour Tony Gallopin, longtemps en lice pour le statut de meilleur tricolore avant de craquer en dernière semaine. Le leader du team Lotto-Soudal termine finalement 31e du général. A 27 ans, il lui manque toutefois de la caisse et de l’expérience pour espérer tenir sur trois semaines.

A.Bo avec P.Ta, G.Q