
Tour de France - Bardet: "J’étais proche de tout lâcher"

Romain Bardet - AFP
Romain Bardet, que vous inspire votre première victoire sur le Tour de France ?
C’est un Tour de France compliqué. Il y avait beaucoup d’espoir placé sur mes épaules depuis le départ. On me voyait peut-être plus beau que je ne le suis vraiment. Il a fallu être très fort mentalement. Je n’ai jamais perdu le soutien de l’équipe et ça, c’est essentiel. C’est une bande d’amis. Hier (mercredi), j’étais proche de tout lâcher. Je n’avais aucune sensation. Je me suis dit : « Tu te prépares trois mois pour le Tour et tu es complétement à côté de la plaque, qu’est-ce qu’il se passe ? » Mais j’ai décidé de ne pas baisser les bras en me disant qu’il restait encore trois belles étapes. Et j’ai vu qu’aujourd’hui, j’étais vraiment bien. Je me suis dit : « Allez, laisse libre cours à ton inspiration et va de l’avant ! »
Vous connaissiez bien le profil de l’étape…
Oui, je la connaissais bien. J’ai monté le Glandon plusieurs fois cette année. Je connaissais bien la descente aussi. Je savais que je pouvais faire un petit écart. J’ai bien fait de ne pas montrer trop vite que j’avais de bonnes jambes. On a couru très juste aujourd’hui. Mes coéquipiers m’ont aussi bien facilité la tâche. Ils ont pu m’amener dans de bonnes conditions au pied du Glandon pour que je laisse parler un peu l’audace.
Après avoir pas mal galéré, c’est peut-être la plus belle étape de votre carrière…
Ce sont des sentiments ambivalents. Je n’étais pas très bien au départ encore aujourd’hui. Hier, j’ai vraiment eu un gros coup de bambou. Les sensations sont revenues au fil de l’étape. C’est le Tour de France. Un jour, on est bien. Un jour, on n’est pas bien. Il faut rester fort dans la tête pour ne pas baisser les bras.
Que vous manque-t-il pour reproduire plus souvent ce genre de performance ?
Il me manque encore cette constance. L’an dernier, j’arrivais à batailler pour le général. Là, maintenant, c’est vrai que j’ai un peu moins d’enthousiasme pour me battre alors que je suis à plus d’un quart d’heure au général. On essaie de trouver des satisfactions avec des échappées. C’est vraiment le vélo que j’aime, aller de l’avant. Et quand ça paye comme ça, c’est magique.