Tour de France (20e étape) : Bardet-Rolland, le duo français du Top 10

Superbe vainqueur jeudi à Saint-Jean-de-Maurienne, Romain Bardet n’aura pas été capable de conserver son maillot à pois dans la dernière étape des Alpes. Mais il termine neuvième et meilleur Français au général. Juste devant son compatriote Pierre Rolland, à qui il manquera le goût du succès sur ce Tour.

Il n’aura pas conservé son joli maillot à pois acquis à la pédale lors des deux étapes précédentes. Mais il aura gardé sa neuvième place au général. Celle de meilleur Français à Paris. Un deuxième top 10 consécutif sur le Tour (6e en 2014) qui se conjugue avec sa superbe victoire d’étape dans les Alpes, ce jeudi à Saint-Jean-de-Maurienne, pour poser un sourire sur le visage de Romain Bardet. « Au final, c’est un excellent Tour, un excellent cru, juge le coureur de l’équipe AG2R La Mondiale. Neuvième au général, c’est bien, même s’il y a beaucoup d’écart avec la première place (16'00'' de retard sur Chris Froome, ndlr). Mais si on m’avait dit à la sortie des Pyrénées que je vivrai une telle fin de Tour, avec surtout cette victoire d’étape, j’aurais signé des deux mains. »

Bardet en gardera aussi des leçons pour l’avenir : « Sur le Tour, il ne faut vraiment rien lâcher. On a souvent des journées sans mais c’est au bout des 21 étapes qu’on fait les comptes. Il faut toujours essayer de garder le moral pour se reprendre. » Les pois auraient apporté une sublime cerise sur le gâteau. Ils n’auront pas résisté à une 20e étape très rythmée, où la bataille dans le col de la Croix de Fer puis dans montée finale de l’Alpe d’Huez – les points y étaient doublés, comme pour chaque arrivée au sommet – lui aura été fatale.

Bardet : « J’ai payé ma nuit blanche d’il y a deux jours… »

Troisième du classement de la montagne derrière Chris Froome et Nairo Quintana, et juste devant Thibaut Pinot, le Français préfère ne pas retenir cette légère déception. « Je n’étais pas dans une grande journée, analyse Bardet. Il y avait beaucoup de fatigue. Je pense que j’ai payé ma nuit blanche d’il y a deux jours. C’est souvent 48 heures après qu’on le ressent… Je n’avais tout simplement rien dans les jambes. Dans la dernière montée, j’ai vite trouvé mes limites. Mais j’ai pris beaucoup de plaisir. J’ai eu des frissons car j’étais très encouragé sur le bord des routes avec ce maillot. J’ai savouré au maximum et je n’ai aucun regret. »

Pierre Rolland en aura. Deuxième derrière Bardet à Saint-Jean-de-Maurienne et sixième à l’Alpe d’Huez, le coureur de l’équipe Europcar n’aura pas su transformer ses bonnes jambes des Alpes en troisième victoire d’étape sur la Grande Boucle après celles de 2011 (La Toussuire) et 2012 (Alpe d’Huez). Il devra se contenter d’une dixième place au général, comme en 2011 et un rang de mieux que l’an passé. Mais en-dessous de sa huitième place de 2012. « J’ai fait des bonnes Pyrénées et des Alpes plus qu’honorables, estime l’intéressé. Je me suis battu avec mes moyens et j’ai été opportuniste. Je n’ai pas remporté d’étape, c’est dommage, mais j’ai tout essayé pour. » Il aura aussi montré le maillot, chose essentielle alors que Jean-René Bernaudeau continue sa quête pour trouver un nouveau sponsor et compenser le départ d’Europcar en fin de saison. « J’ai donné le maximum pour montrer les valeurs de l’équipe et de Jean-René, lâche Rolland. J’espère avoir été un bon exemple. »

Alexandre Herbinet avec P.Ta. à l'Alpe d'Huez