
Tour de France (19e étape) – Bardet - Rolland, deux diesels français dans le Top 10
Hormis au soir du contre la montre inaugural et la belle performance de Thibaut Pinot, on a vite compris que ce Tour ne serait pas celui des Français au général. Après l’orgie d’un podium 2014 à deux têtes (Péraud, Pinot), l’aventure tricolore s’est d’abord limitée à une série de défaillances, avant l’éclaircie Alexis Vuillermoz, vainqueur à Mûr de Bretagne lors de la 8e étape. Pendant deux semaines, la fraîcheur du bizuth Warren Barguil, longtemps accroché aux basques des leaders, a masqué les déceptions des autres en haut de classement. Et puis les Alpes sont arrivées et l’orgueil français s’est réveillé.
Superbe vainqueur en solo jeudi à Saint-Jean de Maurienne, Romain Bardet a d’ores et déjà réussi sa campagne. A l’agonie au soir de la 11e étape à Cauterets, il lâchait : « En pleine traversée du désert. Sonné par la difficulté qui me fait mettre un genou à terre. Une seule option : se relever et persévérer. » Le natif de Brioude (24 ans), 6e l’an dernier, a joint les actes aux mots.
Rolland, le combatif des Alpes
A deux jours de l’arrivée à Paris, il mène la danse au classement du maillot à pois avec trois longueurs d’avance sur Chris Froome (90 contre 87), et occupe une très jolie 9e place au classement général. S’il a encore des cannes dans les lacets de l’Alpe d’Huez, les deux hommes qui le précédent sont à portée de tir (Mollema à 46’’, Frank à 1’29).
Dauphin de Romain Bardet hier, Pierre Rolland a encore tenté sa chance ce vendredi. L’envolée du coureur Europcar dans l’ascension du col de la Croix de Fer fleurait bon le panache. Il restait près de 70 bornes à engloutir, mais il y a cru et a compté jusqu’à 2’30 d’avance sur ses premiers poursuivants. Il sera finalement repris par Vincenzo Nibali, vainqueur du jour, à sept kilomètres de l’arrivée, sans se désunir pour accrocher au final la 11e place de l’étape, à 2’35 de l’Italien. Treizième au général hier, Rolland gratte trois places pour intégrer le Top 10. Au vu des ardeurs du garçon ces derniers jours, on n’est pas à l’abri d’un coup fumant à l’Alpe d’Huez demain. Des lacets qu’il connait bien. En 2011, il s’y était révélé en signant la plus belle victoire de sa carrière.