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Tour de France (19e étape) – Bardet - Rolland, deux diesels français dans le Top 10

Mal partis dans ce Tour de France 2015, Romain Bardet et Pierre Rolland ont retrouvé leurs jambes dans les Alpes. Au point d’intégrer tous les deux le Top 10 à deux jours de l’arrivée à Paris.

Hormis au soir du contre la montre inaugural et la belle performance de Thibaut Pinot, on a vite compris que ce Tour ne serait pas celui des Français au général. Après l’orgie d’un podium 2014 à deux têtes (Péraud, Pinot), l’aventure tricolore s’est d’abord limitée à une série de défaillances, avant l’éclaircie Alexis Vuillermoz, vainqueur à Mûr de Bretagne lors de la 8e étape. Pendant deux semaines, la fraîcheur du bizuth Warren Barguil, longtemps accroché aux basques des leaders, a masqué les déceptions des autres en haut de classement. Et puis les Alpes sont arrivées et l’orgueil français s’est réveillé.

Superbe vainqueur en solo jeudi à Saint-Jean de Maurienne, Romain Bardet a d’ores et déjà réussi sa campagne. A l’agonie au soir de la 11e étape à Cauterets, il lâchait : « En pleine traversée du désert. Sonné par la difficulté qui me fait mettre un genou à terre. Une seule option : se relever et persévérer. » Le natif de Brioude (24 ans), 6e l’an dernier, a joint les actes aux mots.

Rolland, le combatif des Alpes

A deux jours de l’arrivée à Paris, il mène la danse au classement du maillot à pois avec trois longueurs d’avance sur Chris Froome (90 contre 87), et occupe une très jolie 9e place au classement général. S’il a encore des cannes dans les lacets de l’Alpe d’Huez, les deux hommes qui le précédent sont à portée de tir (Mollema à 46’’, Frank à 1’29).

Dauphin de Romain Bardet hier, Pierre Rolland a encore tenté sa chance ce vendredi. L’envolée du coureur Europcar dans l’ascension du col de la Croix de Fer fleurait bon le panache. Il restait près de 70 bornes à engloutir, mais il y a cru et a compté jusqu’à 2’30 d’avance sur ses premiers poursuivants. Il sera finalement repris par Vincenzo Nibali, vainqueur du jour, à sept kilomètres de l’arrivée, sans se désunir pour accrocher au final la 11e place de l’étape, à 2’35 de l’Italien. Treizième au général hier, Rolland gratte trois places pour intégrer le Top 10. Au vu des ardeurs du garçon ces derniers jours, on n’est pas à l’abri d’un coup fumant à l’Alpe d’Huez demain. Des lacets qu’il connait bien. En 2011, il s’y était révélé en signant la plus belle victoire de sa carrière.

S.R