
Tour de France (18e étape) – Bardet chipe à Barguil la pancarte de meilleur Français

Romain Bardet - AFP
En une étape, Romain Bardet vient de sauver son Tour de France et bien plus encore. En remportant la 18e étape après un magnifique numéro de soliste entamé dans la descente du col de Glandon ce jeudi, il ne s’est pas seulement offert le plus beau succès de sa carrière. Il s’est aussi positionné comme le meilleur Français de cette édition. Le coureur AG2R-La Mondiale a en effet fait son entrée dans le Top 10 en délogeant Warren Barguil, son compatriote, pour 16 petites secondes. Le Breton, qui a longtemps fait l’élastique, a pourtant résisté en revenant puis en réglant le sprint du groupe des favoris. Mais cela n’a pas suffi.
Bardet revient de loin. Largué dans la première étape des Pyrénées, le 6e du dernier Tour de France a vite compris qu’il ne pourrait pas se mêler à la lutte pour le classement général. Surtout après avoir connu des fringales et un virus qui l’ont relégué à 22 minutes de Chris Froome au soir de la 11e étape. Mercredi encore, Bardet est tombé en hypoglycémie vers Pra Loup, là où il avait pourtant brillé début juin en remportant la 5e étape du Critérium du Dauphiné. Délesté de son rôle d’équipier de Jean-Christophe Péraud, deuxième du dernier Tour aux abois, le natif de Brioude (Haute-Loire) a alors revu sa copie. Avec en point de mire, une victoire d’étape.
Lavenu : « C’est un perfectionniste »
Il s’y était vite employé en partant seul dans la côte de la Croix-Neuve lors de la 14e étape avant de se faire griller la politesse par Stephen Cummings après un manque de concertation et de concentration avec Thibaut Pinot. Mais là où Pinot a échoué mercredi, Bardet a réussi en prenant sa revanche avec un aplomb et une autorité qui ont beaucoup manqué aux Bleus en ce mois de juillet. Et le Français avait bien réfléchi à son affaire. Pierre Carrey, journaliste et auteur de « Nouveau cycle, confidences de 3 coureurs modernes », explique pourquoi. « Il a fait du Bardet, il s’est remis en questions, explique-t-il. Il se pose beaucoup de questions. Parfois trop. (…) Cette année, c’était clair, il avait dit qu’il venait pour aider Péraud mais en privé, il ne cachait qu’il avait des ambitions pour le classement général. »
Vincent Lavenu, manager de la formation AG2R-La Mondiale, abonde. « Il a gagné en champion. Il a osé de loin, il a tenu, se réjouit-il. Il a résisté comme un grand champion. Les athlètes doutent tous. Il y a eu des passages difficiles. Il n’a jamais baissé les bras. Même si le soir, il est abattu, il se relève le lendemain matin avec l’envie de réussir. C’est l’une de ses caractéristiques : il ne baisse jamais les bras et c’est un perfectionniste. »