
Tour de France (17e étape): l’heure de vérité

- - AFP
Froome, le leader maximo
3’10 d’avance sur son dauphin Nairo Quintana, 3’32 sur Tejay Van Garderen, Alberto Contador à plus de quatre minutes, Vincenzo Nibali à plus de sept… Autant dire que Chris Froome est plutôt serein. « Je pense que d’un point de vue de la course, on est dans une très bonne position, résume-t-il. On a trois minutes d’avance au classement général avec plus que quatre vraies étapes à parcourir… On va juste devoir partager un petit plus le travail même si les sept gars avec moi font du bon boulot. »
Pas sûr pour autant que le leader de la Sky contrôle les étapes alpestres. Non, le Britannique devrait plutôt enfoncer le clou, bien aidé par ses deux fidèles lieutenants : Richie Porte, dont les défaillances n’excèdent jamais la minute, et Geraint Thomas, que même une chute dans un poteau à Gap ne parvient pas à achever. La roue des Sky n’est pas prête de tourner.
Quintana-Contador, un assaut pour l’honneur ?
On l’attendait dans les Pyrénées mais Nairo Quintana a plus souffert que prévu, incapable de répondre à l’incroyable démonstration de Froome à la Pierre Saint-Martin. Lui qu’on annonçait comme le tueur de la montagne a concédé trois minutes au leader britannique. Et quand il tente de planter une banderille au Plateau de Beille, Froome et ses hommes reprennent la main. Un plein de frustration à défaut de beaux exploits, qui ne demande qu’à sortir dans les Alpes, où il pourra compter sur son coéquipier chez Movistar Alejandro Valverde, 4e du classement.

Autre « star » attendue : Alberto Contador. Le Giro a pesé bien plus lourd que prévu dans les jambes de l’Espagnol. A tel point que ses attaques-éclairs se sont muées en coups d’épée dans l’eau… Cinquième à 4’23, le coureur Tinkoff-Saxo aura envie de sauver son honneur de favoris dans les Alpes, pour grimper sur la boîte à Paris. Une boîte à laquelle Vincenzo Nibali, vainqueur l’an dernier, ne peut plus prétendre, distancé à près de huit minutes de l’extraterrestre Froome. Reste l’énigme Tejay Van Garderen, le planqué de chez BMC, 3e du général sans avoir tenté ne serait-ce qu’une mini-attaque en deuxième semaine.
Quel(s) Français dans le Top 10 ?
Ils sont quatre aux portes du Top 10. Avec en tête d’affiche Warren Barguil, dixième du général à 11 minutes de Froome et auréolé du statut de nouveau chouchou du public. Il a bien chuté à Gap lundi, emmenant Geraint Thomas dans un poteau… Mais le Breton a repris le vélo sans mal. Même une vache sur sa trajectoire dans le Tourmalet ne saurait freiner le bizuth du Tour. Et toujours avec l’œil vif d’un gamin qui vit un rêve éveillé.
Le coureur de Giant-Alpecin a chassé son compatriote Tony Gallopin du Top 10. A 27 ans, le coureur Lotto-Soudal avait étonné son monde durant les deux premières semaines, avant de flancher lundi dans les cols de Cabre et de Manse pour finir dans le gruppetto. Juste derrière, à la 12e place, un revenant : Romain Bardet, auteur d’un début de Tour quasi catastrophique et revenu de l’enfer en signant une troisième place au Plateau de Beille et à Mende. De quoi redonner des couleurs à une équipe AG2R LA Mondiale bien mal en point. Reste le 15e, Pierre Rolland, très en vue dans les Pyrénées avant de tempérer, notamment à Gap. De bon augure pour les Alpes qui s’annoncent.
Quelle fin de Tour pour les galériens Pinot et Péraud ?
Le 3e du Tour de France 2014 pointe à presque 32 minutes du leader : il y a longtemps déjà que Thibaut Pinot a abandonné tout espoir au général. Pire : quand il prend une option sur une victoire d’étape, il rate le coche… comme à Mende lors de la 14e étape, qu’est venu lui chiper Stephen Cummings en profitant des hésitations de Pinot et Bardet, son compagnon sur la côte de la Croix Neuve. Manque de lucidité ou de science du vélo ?
Pour le dauphin de Nibali l’an dernier, c’est encore pire… Jean-Christophe Péraud vit un calvaire, en mode chemin de Compostelle à genoux avec une croix sur le dos. Dire qu’il souffre serait un euphémisme. Jusqu’à présent, le coureur de 38 ans a plus fini avec le gruppetto qu’au contact du peloton. Avec en point d’orgue cette chute monumentale lors de la 13e étape, durant laquelle il y a laissé un cuissard et la peau de tout un bras. Bardé de pansements, la momie serre les dents. Une mission : finir cette Grande Boucle, si possible en un seul morceau.