
Tour de France (14e étape) – Quintana s’installe derrière Froome

Nairo Quintana à l'attaque dans la côte de la Croix Neuve - AFP
Il a tenté. Attaqué. Une fois. Deux. Tempérament offensif, Nairo Quintana n’est pas du genre à baisser les bras. Même quand la domination du maillot jaune, l’impérial Chris Froome, ne semble pas trop laisser de place au doute. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir… « Nous continuerons de tenter, lâchait-il à la sortie des Pyrénées. Il y aura beaucoup d’endroits pour. » La côte de la Croix Neuve représentait une belle occasion. Quand la route s’élève, le grimpeur de feu colombien a les jambes pour faire la différence. Tejay van Garderen, Alberto Contador et Vincenzo Nibali en auront fait les frais. Pas Froome, qui n’a pas paniqué et aura su revenir avant de… sprinter pour grappiller une seconde supplémentaire à « Naironman ».
Preuve que le Colombien l’inquiète ? Volonté de resserrer un peu plus sa main de fer sur la course ? Une seule certitude, le Britannique ne craint toujours pas grand-chose à l’heure où l’on écrit ces lignes. Sur la Croix Neuve, Quintana lui aura juste confirmé ce qu’il savait déjà : le Colombien ne lâchera pas et attaquera chaque fois qu’il en aura l’occasion. Même s’il ne parvient pas à décramponner ce satané maillot jaune. D’autant qu’il n’y a pas que « Froomey » dans la vie. Avec le temps gagné sur ses autres rivaux à Mende, le leader de l’équipe Movistar prend la deuxième place à Van Garderen, à 3’10’’ de Froome mais 22 secondes devant le leader de la formation BMC. Et on ne voit pas bien où ni comment l’Américain, définition même de l’attentisme sur un vélo, va pouvoir inverser la tendance.
Guimard : « On a retrouvé une vraie hiérarchie sur ces trois kilomètres d’ascension »
« L’explication entre les favoris du général a été courte mais riche en enseignements, estime Cyrille Guimard, membre de la Dream Team RMC Sport. Quintana a attaqué à plusieurs reprises et a créé un écart jusqu’à 6-7 secondes sur Froome. Avec son style caractéristique, ce dernier a temporisé puis est revenu progressivement chercher Quintana à chaque fois. Mais les accélérations de Quintana et l’obligation pour Froome de monter dans les mêmes tours ont provoqué des dégâts, à commencer par Van Garderen. Contador a aussi perdu du temps, tout comme l’équipier de Froome Geraint Thomas ou encore le premier Français au général Tony Gallopin. On a retrouvé une vraie hiérarchie sur ces trois kilomètres d’ascension. »
Avec un Contador encore trop juste après son triomphe au Giro et un Nibali pas à la hauteur de son triomphe sur le Tour 2014, quelque chose nous dit que le porteur du maillot blanc de meilleur jeune est bien le seul à pouvoir (un peu) inquiéter le Britannique. Dans les Alpes, l’esprit d’attaquant de celui qui s’installe un peu plus comme l’immense favori pour la deuxième place finale pourrait encore faire mal. Jusqu’à inquiéter le maillot jaune ? On n’ira pas jusque-là. Mais qui ne tente rien n’a rien.