Jalabert, responsable mais pas coupable

Au lendemain de la publication du rapport de la Commission d’enquête sénatoriale sur le dopage en France, Laurent Jalabert, convaincu de dopage à l’EPO lors du Tour de France 1998, a réagi par le biais d’un communiqué où il dit assumer ses responsabilités tout en assurant n’avoir fait que suivre les prescriptions de l'encadrement médical de ses équipes successives.

Pour tout dire, on espérait un aveu a minima. Un premier pas vers une confession qui lui aurait permis de refermer définitivement ce chapitre liées aux années noires du cyclisme, et sur lequel il n’a cessé d’être interrogé depuis de nombreuses années. Mais contrairement à Jacky Durand, également convaincu de dopage à l’EPO lors du Tour de France 1998 d’après les documents fournis par la Commission d’enquête du Sénat, Laurent Jalabert n’assume pas totalement les faits qui lui sont reprochés.

Dans un communiqué transmis par son avocat à l’AFP, l’ancien numéro un mondial déclare « assumer la responsabilité et en supporter les conséquences, bien qu'aucun élément de droit ne lui ait été officiellement notifié ». Et son homme de droit d’ajouter : « Son nom est cité. Il prend acte de cet état de fait. Mais conformément à ses déclarations devant la commission d'enquête sénatoriale, il renouvelle avoir suivi les prescriptions de l'encadrement médical de ses équipes successives ». Autrement dit, l’ancien champion assume… tout en se dédouanant.

Une attitude éloignée de celle de Durand

Dès lundi soir, Jacky Durand avait preuve de sagesse et de responsabilité en reconnaissant les faits remontés à la surface. Une attitude courageuse et honnête, louée aussi bien par les rapporteurs de la commission, que le peloton actuel et le milieu du sport. « Je pense de toute façon que personne n'est dupe, déclarait l’ancien baroudeur sur le site d’eurosport, chaîne dont il est le consultant. A la fin des années 1990, c'était un jeu de massacre, le peloton était engagé dans une fuite en avant permanente. On ne savait plus comment en sortir. Quand vous voulez vivre votre passion et que vous bossez comme un damné de manière propre, mais que vous êtes, malgré tout, à la rue en termes de résultats par rapport à la concurrence, vous analysez la situation. Et pour vivre votre passion, participer et réussir sur le Tour de France, vous franchissez le pas… » Un pas que n’a visiblement pas encore totalement franchi Laurent Jalabert…