
Dopage : enfin la lumière sur les années noires ?

Hein Verbruggen, ex-président de l'UCI et Lance Armstrong - AFP
La vérité, toute la vérité une bonne fois pour toute ? C'est peut-être ce que devrait révéler cette nuit le rapport de la commission indépendante de réforme du cyclisme (CIRC). Depuis treize mois, cette commission d'enquête indépendante de l'Union cycliste internationale (UCI) cherche à faire la lumière sur toutes les allégations faites contre l’instance sur sa politique antidopage et sur les soupçons de complaisance avec Lance Armstrong à la fin des années 90 et au début des années 2000.
C’est quoi la CIRC ?
Le CIRC était dirigé par un politique suisse, ancien procureur d’Etat, Dick Marty, accompagné d’un spécialiste de l’antidopage et arbitre au Tribunal arbitral du sport, Ulrich Haas (qui avait notamment participé aux arbitrages des sanctions d’Alberto Contador et Riccardo Ricco) et un ancien officier de l’armée australienne, Peter Nicholson. Le trio était assisté d’Aurélie Merle, qui a déjà travaillé pour des enquêtes aux Nations Unis.
Comment a travaillé la CIRC ?
Près de trois millions d’euros ont été dépensés pour les besoins de l’enquête, a affirmé l’UCI. Pendant treize mois, la Commission a écouté plusieurs acteurs du monde du cyclisme. Au moins 174 interlocuteurs. Lance Armstrong a ainsi été reçu et entendu à deux reprises. L’ancien président de l’UCI, Pat McQuaid, par trois fois. Même Christopher Froome, vainqueur du Tour de France 2013, a été auditionné pour parler du cyclisme actuel.
Armstrong a-t-il entièrement collaboré ?
Entendu deux fois, Lance Armstrong a largement contribué à l’enquête, laissant même envisager un allègement de sa sanction. Mais cela ne sera pas le cas selon The Sunday Times. La Commission préconise toujours que le coureur soit suspendu à vie de toute compétition professionnelle. Le Texan a-t-il dénoncé le système qui l’a protégé ? « A ce point de ma vie, je n’ai plus besoin de protéger personne, avait indiqué le coureur déchu de ses sept Tours de France il y a quelques mois. Je ne dois protéger que sept personnes et elle s’appellent toutes Armstrong. »
Que contient le rapport ?
Le rapport contient 227 pages et sera publié à 1h du matin dans la nuit de dimanche à lundi. Première chose : les annexes avec les compte-rendus des auditions ne seront pas publiés. Le contenu du rapport ne devrait pas mettre en lumière le système qui aurait pu protéger Lance Armstrong et son manager Johann Bruyneel. En revanche, il devrait apporter des réponses sur le fonctionnement discutable de l’instance internationale sous les présidences de Hein Verbruggen (de 1991 à 2005) et Pat Mc Quaid (2005 à 2013).
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