Rolland : « Armstrong ? Qu’il dise tout »

Huitième du dernier Tour de France, Pierre Rolland (Europcar) démarre sa saison ce lundi avec la Tropicale Amissa Bongo (Gabon). A 26 ans, il sera aussi un spectateur attentif de l’interview de Lance Armstrong jeudi soir.

Pierre, quels sont vos objectifs personnels cette saison ?

J’aimerais bien gagner plusieurs étapes. Il y a plein de courses à étapes qui correspondent bien à mes qualités. Il y a aussi des classiques qui me plaisent, comme Liège-Bastogne-Liège. Elle plaît aussi à Thomas (Voeckler) et l’année dernière, on a loupé de peu le podium. Forcément, ça fait envie.

Avez-vous modifié votre préparation dans l’optique du Tour de France ?

On essaye toujours de s’améliorer, dans tous les domaines. Au mois de décembre, on a retravaillé le chrono car c’est le gros problème pour moi. On va essayer de régler ça car perdre un peu moins de temps serait vraiment très bien. La préparation physique est terminée et maintenant ce sont les compétitions.

Une amélioration en contre-la-montre est-il ce qu’il vous manque pour être un candidat sérieux au maillot jaune ?

Disons que ça m’handicape sur le Tour mais aussi tout le reste de la saison. A chaque fois, c’est là que je perds énormément de temps. Partout ailleurs, je n’en perds pas. Il faut vraiment que je remédie à ce problème.

Avez-vous un objectif précis sur le prochain Tour de France ?

Améliorer mon classement. Essayer de faire mieux, toujours, c’est le but de chacun.

Pensez-vous au podium ?

Ça fait plaisir quand on dit ça de moi mais on verra fin juillet ce que je suis capable de faire. En tout cas, avec toute l’équipe, on va faire le maximum pour exploiter tout ce que je suis capable de faire. On peut juste promettre une chose aujourd’hui, c’est qu’on va tout donner.

« Le mec qui joue est un fou ! »

Vous sentez-vous capable de gagner le Tour dès cette année ?

Ce serait vraiment plus qu’ambitieux et se prendre pour un autre que de dire ça. Comme l’a dit Jean-René (Bernaudeau, son directeur sportif, ndlr), l’histoire s’écrit et il faut savoir prendre son destin en main.

Un mot sur Lance Armstrong. Qu’attendez-vous de son interview à la télévision américaine ?

Je ne sais pas, on verra. J’ai survolé cette histoire. J’ai passé un hiver à beaucoup m’entraîner, à m’occuper beaucoup de moi. Forcément, je vais regarder cette émission et j’aurai mon œil de coureur. Le seul intérêt est qu’il parle vraiment et qu’il dise tout. Que ceux qui soient impliqués sortent et là, on aura vraiment fait un grand ménage. S’il ne le dit pas, il n’y a aucun intérêt.

Est-ce important pour vous que cette page soit définitivement tournée ?

Ce sont de vieilles histoires, c’est fini tout ça. C’est bien de tourner la page une bonne fois et qu’on arrête d’en parler.

Estimez-vous avoir un devoir d’exemplarité ?

On fait notre métier proprement mais on n’empêchera jamais un coureur sur 200 de faire des bêtises. C’est comme ça… Toutes les grosses histoires comme il y a dix ans, c’est fini maintenant. Ce seront pour moi que des cas isolés, des mecs qui veulent jouer. Qu’ils jouent, ils ont 99% de chances de perdre. Ce n’est plus possible avec tout ce qui est mis en place. Le mec qui joue est un fou !

Propos recueillis par Nicolas Jamain