
Ricco superstar

De quel métal est fait ce Riccardo Ricco ? De la trempe des grands certainement. Disciple de Marco Pantani, l’Italien a le même panache sur les routes du Tour. Aujourd’hui, en l’espace de 30 kilomètres entre Aspin et Bagnères-de-Bigorre, Ricco a explosé aux yeux du public français. Deux attaques sur les pentes du Col d’Aspin. Une première pour voir. Une seconde pour mordre, tout cobra qu’il est. Un démarrage fulgurant qui a laissé le peloton maillot jaune sur place. Son explosivité lui a permis de revenir très vite sur les fuyards du jour et de déposer Sebastian Lang, parti de la première heure.
Un coureur controversé
Tête droite, jaugeant ses adversaires, Ricco a mordu très fort. Il est passé en tête du col d’Aspin avant de filer vers sa secondes victoire d’’étape dans ce Tour de France après Super-Besse. Ce succès du coureur de la Saunier-Duval fait se poser des questions. Le venin du cobra n’est peut-être pas si naturel que ça. Les enquêteurs de l’Agence française de lutte contre le dopage suivent la bête à la trace depuis le départ de Brest. 6 contrôles pour l’Italien qui a encore eu droit à son passage dans le camion après la cérémonie protocolaire. En attendant un éventuel contrôle positif, Ricardo Ricco a épaté la planète cyclisme. Les grands favoris de ce Tour de France avaient décidé de ne pas s’expliquer aujourd’hui, préférant attendre Hautacam. Le cobra en a profité. Il pouvait avec plus de 3 minutes de retard sur le maillot jaune de Kim Kirchen. Ainsi il fonctionne, il surprend ses adversaires.
Positions inchangées au classement général
Cette étape entre Toulouse et Bagnères-de-Bigorre devait être le premier acte de la grande bagarre des Pyrénées. Il n’y a pas eu de combat. Kirchen a tenu, Valverde a assuré, Evans est tombé mais n’a connu aucun problème, seul l’ex-maillot jaune Stefan Schumacher a failli sur les pentes d’Aspin. Lang, Kuchynski et Jalabert avaient frappé d’entrée en passant les premières difficultés en tête. Ces trois là ont craqué un par un. Jalabert d’abord puis Kuschynski et enfin Lang, rattrapé et comme électrocuté par la fulgurante morsure du cobra. Un cobra véritablement impressionnant, plein de panache et doté d’une incroyable pointe de vitesse. Belle performance de Cyril Dessel qui se classe troisième en enlevant le sprint du peloton. Après seulement une semaine de course, l’Italien est la révélation de ce 95e Tour de France. Deuxième du Giro derrière Contador, Ricco pose sa morsure sur cette Grande Boucle qui se cherchait des champions de caractère. Trop plat Evans, Kirchen connu seulement des aficionados, Valverde pas beaucoup plus teigneux. Ricco est la nouvelle gueule du Tour, le nouveau Pantani peut-être. Peut-être pas le futur vainqueur car il concède trop de temps en contre-la-montre. S’il lui reste assez de venin, il devrait encore mordre quelques fois à la recherche de la victoire d’étapes. Histoire de dynamiter la course et de brouiller les cartes de favoris bien timides derrière cette grosse bête.
1. Riccardo Ricco (ITA/SDV) les 224,0 km en 5h39:28.
(moyenne: 39,591 km/h)
2. Vladimir Efimkin (RUS/A2R) à 1:04.
3. Cyril Dessel (FRA/A2R) 1:17.
4. Dmitriy Fofonov (KAZ/C.A) 1:17.
5. Christian Knees (GER/MRM) 1:17.
6. Maxime Monfort (BEL/COF) 1:17.
7. Alejandro Valverde (ESP/GCE) 1:17.
8. Roman Kreuziger (CZE/LIQ) 1:17.
9. Damiano Cunego (ITA/LAM) 1:17.
10. Yaroslav Popovych (UKR/SIL) 1:17.
11. Sebastian Lang (GER/GST) 1:17.
12. Kim Kirchen (LUX/COL) 1:17.
13. Vincenzo Nibali (ITA/LIQ) 1:17.
14. Pierrick Fédrigo (FRA/BTL) 1:17.
15. Matteo Carrara (ITA/QST) 1:17.
16. Frank Schleck (LUX/CSC) 1:17.
17. Eduardo Gonzalo (ESP/AGR) 1:17.
18. Sandy Casar (FRA/FDJ) 1:17.
19. Moises Duenas (ESP/BAR) 1:17.
20. Christian Vande Velde (USA/GAR) 1:17