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Quatre questions pour comprendre l'affaire Froome

Chris Froome est visé par l’UCI pour un contrôle antidopage "anormal" lors du Tour d’Espagne sur lequel il a triomphé en septembre. Le coureur britannique se voit reprocher une forte surdose de Salbutamol. Alessandro Petacchi et Diego Ulissi, qui ont connu pareille mésaventure en 2007 et 2014 avaient respectivement été suspendus un an et neuf mois et avaient vu leurs succès annulés.

Quels sont les faits reprochés à Chris Froome?

L’UCI s’est attaqué au cas Chris Froome, comme révélé par The Guardian et Le Monde ce mercredi matin. En cause, une trop grande concentration de Salbutamol, généralement utilisé pour traiter l’asthme, repérée lors d’un contrôle antidopage sur la Vuelta, remportée par l’intéressé en septembre dernier. Alors que le seuil de l’AMA est de 1000 nanogrammes par millilitre, ce n’est pas moins du double qui a été décelé chez le coureur britannique (2000 ng/ml).

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Le produit n’étant pas interdit, malgré sa propension à fabriquer de la masse musculaire, Chris Froome n'a pas écopé de suspension provisoire.

Comment Chris Froome peut-il se défendre?

Le coureur de 32 ans va désormais devoir se défendre. Avec une carte en main. Comme l’a précisé l’UCI ce mercredi par voie de communiqué, un contrôle supérieur à 1000 ng/ml est considéré comme du dopage, à moins que l’intéressé parvienne à démontrer, grâce à une étude pharmaco-kinétique, que la substance a été administrée par inhalation et non par injection.

La déshydratation peut aussi influer sur les taux. S'il arrive à prouver qu'il était déshydraté au moment du contrôle, il pourrait échapper à une sanction. 

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Quelles sanctions encourt Froome?

S’il ne parvient pas à convaincre ses juges, Froome sera déclaré positif et sanctionné. Première chose à craindre pour le quadruple vainqueur du Tour de France, l’annulation de son triomphe sur la Vuelta. Le titre reviendrait alors à son dauphin, Vincenzo Nibali, qui a déjà réagi à l'affaire avec pas mal d'amertume. 

Ensuite, le Britannique se verrait suspendu. Repéré avec un taux de 1 352 ng/ml en 2007, Alessandro Petacchi avait été suspendu un an par le TAS en 2009. L’Italien s’était par ailleurs vu retirer ses succès acquis sur la Grande Boucle.

En 2014, Diego Ulissi avait atteint les 1 900 ng/ml lors d’une étape du Tour d’Italie. La Fédération suisse, à laquelle l'Italien est rattaché, le suspend alors neuf mois et sa victoire d’étape dans le Giro est supprimée des tablettes.

Froome pourra-t-il disputer le prochain Tour de France?

Si Froome écopait d’une sanction similaire à Ulissi avec rétroactivité, il pourrait retrouver le chemin de la compétition dès juin et donc s’élancer sur les routes du Tour de France 2018 (7-29 juillet). Mais les instances peuvent aussi faire preuve de plus de sévérité au regard de la très forte quantité de Salbutamol présente dans le corps de Froome. En tout état de cause, son titre sur l'édition 2017 n'est pas remis en cause puisque le contrôle "anormal" a eu lieu après. 

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JBi