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Prudhomme : « Plus de bagarre »

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Christian Prudhomme a dévoilé ce mercredi midi le parcours du Tour de France 2010. Le directeur de la Grande Boucle espère offrir plus de spectacle malgré un tracé plus classique que ces deux dernières années.

Christian Prudhomme, le parcours du Tour de France 2010 s’annonce plus classique que lors de ses précédentes éditions…
En effet, c’est un parcours plus classique que ces deux dernières années. Pour une raison toute simple : vu la géographie de la France et en partant de Rotterdam, il nous fallait une petite semaine pour atteindre la montagne. Mais la première semaine sera pleine d’attraits, avec quasiment une classique par jour, et surtout le retour des pavés. Treize kilomètres de pavés attendent les coureurs sur l’étape qui se terminera de manière hautement symbolique devant la trouée d’Arenberg. 13 km de pavés, c’est plus qu’il n’y en a jamais eu depuis 25 ans. C’est vraiment fait pour animer la course. Les pavés font pour moi partie intégrante de la compétition cycliste avec cette course de légende qu’est la Paris-Roubaix chaque année au mois d’avril. On doit donc pouvoir les mettre, de temps à autre, sur les routes du Tour.

Ce tracé va-t-il plaire aux cyclistes selon vous ?
Les organisateurs proposent et les coureurs disposent. Ce n’est pas juste une formule, puisque cela dépend largement d’eux. Le parcours du Tour est fait de telle manière qu’il puisse se passer des choses partout : non seulement lors des arrivées en altitude, lors des contre-la-montre, mais aussi dans les étapes de moyenne-montagne dans lesquels je crois beaucoup… Et aussi pourquoi pas en plaine avec l’étape des pavés ?! On a une vraie volonté d’offrir un terrain où tout puisse se passer partout.

Il y aura plus de franchissements de cols en 2010. Ce parcours est-il plus difficile ?
Il y aura, c’est vrai, un peu plus de cols que l’an passé : 23 contre 20 l’an passé. Toutefois, on était l’an dernier dans une fourchette basse. Cette année, on revient dans la moyenne. Il est vrai en revanche que les difficultés sont concentrées dans la dernière semaine, mais cela est dû au centenaire des Pyrénées et à notre volonté de les honorer. Il y aura donc bien quatre étapes de montagne dans la dernière semaine.

Un mot justement sur les 100 ans cyclistes des Pyrénées…
Il y avait une volonté de mettre en avant les Pyrénées puisque c’est le centenaire des Pyrénées : 1910-2010. D’ailleurs, le 19 juillet, lors de la deuxième étape des Pyrénées, cela fera exactement 100 ans, jour pour jour, que les coureurs franchissaient les cols pyrénéens. Il y avait donc bien une volonté de notre part de mettre en avant les cols historiques, mais aussi les cols qui ont été découverts au XXIe siècle. On regarde donc aussi devant nous. On ne voulait pas quelque chose de passéiste.

Le Tour de France 2010 s’annonce plus ouvert avec plusieurs équipes capables de lutter pour la première place…
Oui. Je me suis demandé ce qu’il se serait passé cette année si Contador et Armstrong n’avait pas été dans la même équipe lors de l’étape 2009 de la Grande-Motte, avec ces fameuses bordures… Que se serait-il passé aussi deux jours plus tard sur la route de Perpignan ? Là, le fait de savoir que Lance Armstrong crée une nouvelle équipe (RadioShack) pour 2010 peut permettre une bagarre supplémentaire. Je pense qu’il y aura trois formations avec trois vainqueurs potentiels : Alberto Contador (Astana), Lance Armstrong et les frères Schleck (Saxo bank).

Un dernier mot sur les révélations faites mardi sur l’ouverture d’une enquête préliminaire, suite à la saisie de seringues et de matériel de transfusion en fin de Tour de France 2009…
Notre volonté de lutte contre le dopage est inchangée. Il est absolument capital que la lutte contre le dopage soit toujours forte. Ce n’est d’ailleurs pas une priorité, mais une nécessité absolue. Maintenant, il est vrai qu’il y a une certaine propension à utiliser la machine médiatique avant la présentation du Tour ou au moment du Tour de France, lorsque les médias sont focalisés sur nous. C’est un peu agaçant, mais ce qui compte c’est le fond. Et il est capital que les agences nationales, les fédérations internationales, l’Agence Mondiale Antidopage, le Ministère, travaillent ensemble pour lutter contre le dopage.

La rédaction