
Piste : les Français, toujours sans entraîneur, restent dans le flou

Piste : les Français, toujours sans entraîneur, restent dans le flou - AFP
On les avait laissés avec leurs médailles de bronze autour du cou. François Pervis, Michael D’Almeida et Grégory Baugé ont apporté à la délégation française aux Jeux olympiques 2016 sa seule médaille en cyclisme, en vitesse par équipes. Depuis ? Pas grand-chose. Au retour du Brésil, les trois hommes sont mis à pied en raison de leur comportement plus que discutable les mois (années) précédant les JO. « C’est vrai qu’on a été ingérable », nous livre l’un d’eux. A leur « palmarès » notamment, les têtes des entraîneurs Franck Durivaux et Justin Grace, le Néo-Zélandais pourtant venu en France avec sa famille, ainsi que celle, dans une moindre mesure, de Laurent Gané.
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Les trois hommes sont donc indésirables et se voient privés d’accès à toutes les infrastructures fédérales et doivent s’entraîner seuls. Alors, ils prennent les choses en main et provoquent une réunion au ministère des Sports le 2 février dernier. Un entretien de 3h30, auquel assistent François Pervis, Michael D’Almeida et Grégory Baugé, le DTN Vincent Jacquet et l’un des vice-présidents de la FFC. Les trois coureurs ont finalement accès aux lieux d’entraînement et devront fournir leur « projet » (quatre questions liées à leur avenir et à la manière dont ils voient la suite). Ils ne seront réintégrés au groupe olympique qu’en cas de bons résultats aux entraînements et tests.
Un plan de relance préparé
C’est le cas de François Pervis, qui est d’ailleurs sélectionné pour les deux Coupes du monde à venir, à Cali (18-19 février) et Los Angeles (24-25 février). Michael D’Almeida s’entraîne également à Saint-Quentin, quand Grégory Baugé préfère lui l’INSEP. Tout est-il pour autant réglé ? Pas sûr. Difficile en effet de trouver un encadrement stable qui accepterait de se jeter dans le grand bain au regard des derniers mois de tension. D’ailleurs, que ce soit pour Quentin Lafargue, Benjamin Edelin ou Charlie Conord, tous sélectionnés pour Cali et Los Angeles, l’entraînement se fait dans un environnement apparemment beaucoup plus serein… mais dans des conditions difficiles.
Aucun entraîneur n’est en effet à leur disposition. Et c’est le préparateur physique qui monte sur la moto pour « tirer » les coureurs et qui prend les temps. Un renfort utile mais loin d’être idéal. Quant aux plans d’entraînement, ils sont concoctés à distance par Clara Sanchez, entraîneur depuis 2016, mais basée à Hyères. L’ancienne pistarde a d’ailleurs préparé un projet en compagnie d’Herman Terryn, entraîneur des jeunes à l’INSEP et notamment de Sébastien Vigier. Sanchez et Terryn ont envoyé un programme à la Fédération détaillant leurs objectifs pour, de nouveau, placer la France au sommet de l’échiquier mondial. Le dossier est sur le bureau de la Fédération. Sauf que rien n’avance. Et les élections prévues en mars n’arrangent rien. Pendant ce temps-là, ce sont les coureurs qui en pâtissent.