Mondiaux : une défaite en or pour les Bleus

Battue en finale par la Nouvelle-Zélande, l’équipe de France de vitesses hommes a finalement récolté l’or suite au déclassement des vainqueurs pour cause de relais prématuré hors de la zone prévue par le règlement. De quoi bien débuter ces Mondiaux à domicile sur la piste du vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines.

Les attitudes sur le podium racontaient toute l’histoire. Sur la plus haute marche, des Français heureux, langue tirée pour un, poing serré pour l’autre, sourires blagueurs pour tous. Pas surpris d’être là mais presque. Juste en-dessous du trio tricolore, des Néo-Zélandais hagards, regards perdus au loin, tristesse dans les yeux. Quelques minutes plus tôt, les Bleus avaient perdu une finale dominée par des Néo-Zélandais impressionnants et en route vers leur deuxième sacre planétaire consécutif. Oui mais voilà. Très vite, le jury intervenait et sanctionnait les tenants du titre pour un relais prématuré hors de la zone prévue par le règlement. Et l’argent tricolore de se changer en or.

Onzième titre en 21 éditions pour la vitesse par équipes

« Une vraie faute a été commise par les Néo-Zélandais, explique Cyrille Guimard, membre de la Dream Team RMC Sport. Quand vous êtes en plein effort, il y a un problème de lucidité. L’homme de tête ralentit un peu trop, et quand vous êtes derrière, vous êtes embarqués en-dessous et vous vous retrouvez engagés. » Et Laurent Gané, coach du sprint français, de confirmer : « Lors d’un passage de relais, le premier coureur doit passer la ligne médiane en tête avant de s’écarter. Le premier coureur n’avait pas totalement coupé la ligne médiane et le deuxième l’a coupé en même temps que lui. A chaque passage, il y a une photo finish et les commissaires peuvent voir si l’athlète a pu lancer correctement son relais. On n’a même pas porté réclamation. On a appris par les médias que l’équipe néo-zélandaise était disqualifiée. On ne pouvait pas espérer mieux. C’est une première étape en espérant que ça apporte d’autres médailles. »

En bronze l’an passé à Cali (Colombie), médaillés d’argent aux JO de Londres en 2012, le trio Grégory Baugé-Kevin Sireau-Michaël D’Almeida permet à la France de retrouver un titre qui fuyait le pays depuis 2009, le onzième du genre pour les Bleus en 21 éditions depuis l’instauration de cette épreuve aux Mondiaux en 1995. Battus de 32 centièmes en finale (après un départ de Baugé qui les avait mis à 35 centièmes) au terme des trois tours de pistes, les trois Français prennent une revanche sur le destin avec cet or un poil tiré par les cheveux : ils avaient raté le titre pour… un millième en 2012 et avaient été déclassés de la première place en 2011 à cause d’un manquement aux règles de localisation de Baugé. Heureux ou pas, ce sacre permet à la France d’entamer de la meilleure des manières ses Mondiaux « à domicile » sur la rutilante piste du vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines. De bon augure, aussi, en perspective des JO de Rio en 2016, où les Bleus auront une carte à jouer face aux Néo-Zélandais ou aux Allemands (troisièmes ce mercredi).

A.H. avec P.Ta. à Saint-Quentin-en-Yvelines