
Baugé tire le signal d’alarme

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La cicatrice pékinoise n’est toujours pas cautérisée. En 2008, les Français repartent des Jeux Olympiques chinois sans le moindre titre. Seuls la vitesse par équipe (argent) et Mickaël Bourgain (bronze) en individuel sauveront l’honneur. Et pendant que les Bleus pleurent, les Britanniques s’éclatent. Ils empochent ainsi sept des dix titres mis en jeu. Un triomphe. Le souvenir est toujours vivace du côté de Grégory Baugé. Quintuple champion du monde en vitesse par équipe, triple champion du monde en individuel, il fait partie des meilleurs mondiaux. Pourtant, quand arrivent les Jeux, il trébuche.
A l’époque, une querelle interne entre les pensionnaires d’Hyères et de l’INSEP brouille les cartes. Grégory Baugé ne veut plus revivre ça. « Quand je vois ce qu’ont fait les Anglais sur les Jeux et comment ils s’y sont préparés, ça me met la rage, peste le pistard. Ils ne se préparent pas trois mois avant. Quand je compare avec nous, je me dis qu’on n’a rien compris. Il faut élever notre niveau et que tout le monde navigue dans le même sens. Tous les feux ne sont pas au vert. Je ne suis pas là pour gérer le matériel, les équipements. Ce n’est pas à moi de le faire. » Et d’ajouter au sujet de l’ambiance du groupe : « Si on veut aller aux Jeux et être les meilleurs, il ne faut pas de coups bas. Le plus important, c’est la performance. »
Rousseau : « Joker »
Un discours que partage pleinement son collègue d’entraînement et compagnon de chambrée. Titré en vitesse par équipe, Michaël d’Almeida pointe également les errements de certains dirigeants de sa Fédération. « Certaines personnes m’ont mis des poignards dans le dos parce qu’elles estimaient que je n’étais peut-être pas l’homme de la situation. On a tenté de me remettre en question, mais le plus important est d’avoir la confiance de mon entraîneur, de mes coéquipiers et de mon staff. » Une ambiance qui inquiète.
D’autant qu’en coulisse, on apprend que certains sont obligés de se présenter avec les anciens survêtements de l’équipe de France ou encore qu’ils sont obligés de cacher avec du sparadrap des maillots pour être conforme au règlement. Dans les rangs de la DTN, on calme le jeu. « Je ne peux pas parler de mauvaise ambiance. Chacun fait son travail », commente laconiquement Isabelle Gautheron. Quant à Florian Rousseau, l’entraîneur de Baugé et d’Almeida, il botte en touche : « joker », lâche-t-il. Puis il ajoute : « J’ai mon idée sur la chose, mais je ne suis pas le seul entraîneur. La stratégie sera établie par le DTN. Il y a du potentiel avec les athlètes. Il faut les mettre dans les meilleures conditions. » Ce n’est pas encore gagné, visiblement.