Paris-Roubaix: les "Biquettes de l'Espoir" désherbent la Trouée d'Arenberg

Sur le Paris-Roubaix, on innove. Cette année, l'organisation utilise une technique totalement en symbiose avec la nature pour désherber le secteur pavé de la Trouée d'Arenberg. Ce sont une quarantaine de chèvres et de moutons qui seront chargés de faire ce travail.

A trois semaines de Paris-Roubaix, une quarantaine de chèvres et moutons sont actuellement en pleine action pour désherber la Trouée d'Arenberg, secteur pavé mythique de "la reine des classiques" cyclistes lors d'une opération d'éco-pâturage unique en son genre.

Baptisée "Les Biquettes de l'Espoir", l'opération doit permettre d'éviter que la section pavée de 2.3000 mètres se transforme en "Wimbledon", a souligné mercredi Thierry Gouvenou, "Monsieur Paris-Roubaix" au sein d'ASO, la société organisatrice.

"On s'était rendus compte pendant la période du Covid, où la section n'avait pas été utilisée pendant plus de deux ans, que la nature reprenait rapidement le dessus. C'était devenu presque une prairie", a-t-il expliqué à l'AFP.

Haut-lieu de Paris-Roubaix, dont elle est le symbole international depuis 1968, la Trouée d'Arenberg est en effet un site classé, strictement protégé et interdit aux véhicules.

Et comme la course a été annulée en 2020, puis reportée en octobre en 2021 à cause de la crise sanitaire, les organisateurs ont constaté que l'herbe repoussait dru entre les quelques 276.000 pavés disséminés le long de cette ligne droite de plus de deux kilomètres.

Après un nettoyage mécanique en profondeur avant l'édition 2022, ils ont réfléchi à des solutions plus écologiques, comme l'éco-pâturage, consistant à faire venir des brebis régulièrement dans la Trouée pour manger l'herbe qui y pousse naturellement.

Depuis le 7 février, avec l'appui d'une association de réinsertion, une quarantaine de chèvres et moutons - "en majorité des boucs car ils mangent plus", selon Thierry Gouvenou - sont ainsi à l'oeuvre et ce jusqu'à une dizaine de jours avant la 120e édition qui aura lieu le 9 avril.

"Ca reste toujours un peu verdâtre mais les brebis enlèvent toutes les hautes herbes. Après, on repassera une balayeuse au dernier moment", précise l'ancien coureur qui compte bien pérenniser cette opération pour les années à venir.

C'est une initiative qui pourrait être reconduite sur d'autres événements puisque cette technique se démocratise. Il existe en effet depuis septembre 2020, une Fédération Française d'écopâturage et écopastoralisme. Voici qui pourrait intéresser d'autres organisations.

YP avec AFP