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Paris-Nice: "Mentalement, il a switché", Madiot vante la nouvelle façon de courir de Gaudu et de son équipe

Présent dans les Grandes Gueules du Sport ce dimanche sur RMC, Marc Madiot a souligné la progression de son leader David Gaudu, actuel deuxième de Paris-Nice avant la dernière étape. Pour le manager de la Groupama-FDJ, les prestations du Breton soulignent surtout la nouvelle ligne directive de son équipe.

David Gaudu s'est immiscé dans le duel entre Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard. Deuxième du classement général de Paris-Nice avant la dernière étape ce dimanche, classé entre le leader slovène et le Danois, le Français confirme son nouveau statut, quelques mois après sa quatrième place obtenue lors du Tour de France.

Pour Marc Madiot, manager de la Groupama-FDJ, outre la performance du Breton, c'est tout un travail collectif qui se concrétise sur ce Paris-Nice. "Avant le départ, on s'était fixé un cahier des charges au niveau de l'équipe et de sa constitution. Il y a eu l'histoire entre Gaudu et Démare, qui termine plus que bien déjà, a noté lors des Grandes Gueules du Sport sur RMC le patron de l'équipe française, après la brouille exposée entre ses deux coureurs. Sur le chrono par équipes (de 32km mardi dernier, NDLR), on prend 14 secondes sur la Jumbo-Visma. Quand on fait la comparaison d'effectifs et de moyens entre ce que fait la Jumbo et ce qu'on a pu réaliser, on passe du simple au double en termes de moyens et on est quand même au contact."

"Gaudu n'a pas réussi à battre Pogacar mais il l'a mis dans le dur"

Mercredi, sur la montée finale de la Loge des Gardes, David Gaudu est passé à l'attaque en contrant Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar, qui avaient surgi les premiers. Résultat: le Français de 26 ans a pris la deuxième place, battu au sprint par le Slovène mais repoussant le dernier vainqueur du Tour de France à 43 secondes. "On a vu ce qu'on a déjà vu par le passé avec Vingegaard et Pogacar qui se mettent une peignée. Sauf qu'ils se garent et David, intelligemment, met son attaque. Il n'a pas profité d'un temps mort pour sortir, a insisté Madiot. Les écarts se réalisent sur les trois derniers kilomètres et avec Pogacar, Gaudu prend 43 secondes à Vingegaard. Au Col de la Couillole hier (samedi), il aurait laissé les deux monstres s'étriper et limité les dégâts sur son modèle de l'an passé. Sauf que mentalement, il a switché sur ce point. On a vite compris que David voulait aller au match et il y est allé. Il n'a pas réussi à battre Pogacar mais il l'a mis dans le dur. Pogacar était dans la roue et n'est pas passé."

Toutefois, Marc Madiot ne veut pas s'enflammer sur le bilan à venir de Paris-Nice, peu importe le résultat final. "Quelque part, on a rempli toutes les cases que nous voulions remplir mais il manque encore quelque chose. Je veux vraiment que Paris-Nice serve de tremplin pour ce que peut devenir David et ce que peut faire l'équipe autour de lui, a poursuivi Marc Madiot. Presque, je vais être provocateur, la victoire serait pratiquement aussi anecdotique. Ce qui m'intéresse, c'est le développement et la progression de l'équipe avec David par rapport au Tour de France."

"On a changé notre approche de la course"

L'hiver dernier, la Groupama-FDJ a recruté huit coureurs issus de son équipe de formation, dont le grimpeur Lenny Martinez ou Romain Grégoire, déjà huitième des Strade Bianche à seulement 20 ans. Arnaud Démare, le sprinteur historique, a perdu lui plusieurs membres de son train et devra se réinventer s'il souhaite participer au Tour de France cette année. "On est au début d'une nouvelle histoire et d'une nouvelle aventure", a prévenu Madiot en marge de ce début de saison plutôt réussi.

"On a posé les jalons au sein de l'équipe et ça ne se limite pas à Gaudu, on a fait une refonte totale au sein de l'équipe, a conclu le responsable de la Groupama-FDJ. Je ne vais pas donner les détails car je ne veux pas alimenter la concurrence. On a changé notre approche de la course et le fonctionnement de vie de l'équipe, dans la gestion de ce qu'on réalise en course. Cela commence à se mettre en place. Sur tous les gros coups en ce début de saison, on a été présents."

GL