
Offredo : "Je trouve ces disparités bizarres"

- - AFP
Comme Laure Boulleau et Steve Guénot, vous avez commis trois manquements aux règles de localisation, ce qui vous a valu d’être suspendu toute l’année 2012…
J’ai eu des soucis mais je n’ai pas eu vraiment trois « no show ». J’ai soumis par deux fois un retard par géolocalisation. Par exemple, on doit soumettre au 31 décembre pour janvier, février, mars et j’avais soumis une journée en retard à chaque fois. Pour le dernier, c’est un vrai « no show ». J’étais en compétition et les contrôleurs sont venus à la maison alors que j’étais en Belgique. Pour cette raison, je suis passé devant une commission disciplinaire de ma fédération, qui m’a suspendu un an. Un an sans vélo c’est très lourd de conséquences, sportivement parlant. Et puis surtout, c’est un problème d’éthique. Les gens se demandent : « Il était où le coureur ? Est-ce que c’était pour tricher ou alors une simple faute d’inattention ? »
Comment faites-vous pour donner trois mois à l’avance les endroits où vous serez ?
Quand je fournis mes 3 mois à l’avance, je donne une adresse fixe, un hébergement de nuit. Je mets une heure de contrôle, à laquelle je suis obligé d’être présent. Après, le reste du temps, si je suis à plus d’une heure de chez moi, je remplis ma géolocalisation. Par exemple, j’habite dans la région parisienne et je suis facilement à plus d’une heure de chez moi avec les bouchons. Je suis donc obligé de mettre exactement où je suis. Hier soir (samedi), j’étais dans un restaurant à Paris. J’ai mis l’adresse exacte où je me trouvais. C’est modifiable la veille, 17 heures avant. Si je ne peux pas modifier ma géolocalisation, je peux rester sur place et ne pas mettre où je suis. Mais si, le lendemain matin, j’ai un contrôle chez moi et que je n’avais pas précisé que je n’y suis pas, c’est un « no show ». Dans certains sports, on change tout le temps d’endroit. Le quotidien d’un sportif est façonné comme ça.
Laure Boulleau n’a écopé d’aucune sanction. Pensez-vous qu’il y a des disparités selon les cas ou les fédérations ?
Chaque cas est différent. Dans celui de Laure Boulleau, elle a bénéficié d’un vice de procédure. Moi aussi je suis passé devant une commission et j’ai perdu alors qu’il y avait également des vices de procédure. J’étais en compétition, j’ai eu deux retards de soumission parce que j’étais en stage à la montagne et je n’avais pas de connexion internet. Pourtant, la commission a décidé de me suspendre un an. Je trouve ces disparités bizarres. Il n’y a pas eu assez d’indépendance dans tout ça. Il n’y a aucun cas de coureurs suspendus pour « no show » dans les autres fédérations. Il n’y a qu’en France. C’est étonnant. Je ne suis pas contre la géolocalisation. Si on a Thibault Pinot troisième du Tour de France (en 2014), c’est surement grâce à ça. Mais je trouve que le système pourrait être beaucoup plus simplifié et adaptée à un sportif de haut niveau. Les « no show », c’est souvent un souci de détail.