RMC Sport

Milan-San Remo: "J'ai répondu de la meilleure des manières", savoure Alaphilippe

Considéré comme le grand favori, Julian Alaphilippe a assumé son statut et parfaitement géré la pression en remportant ce samedi le Milan-San Remo. Après sa victoire, le puncheur français se félicitait d'avoir réussi à conserver son calme dans le final.

Même quelques minutes après avoir franchi la ligne, même après avoir été félicité par tous ses coéquipiers, Julian Alaphilippe avait encore du mal à réaliser. Le puncheur français de 26 ans a remporté samedi son premier "monument" en s’imposant sur Milan-San Remo. En état de grâce depuis le début de l’année, il a réglé au sprint un petit groupe composé notamment de Peter Sagan, Alejandro Valverde et Vincenzo Nibali. La marque d’un grand pour celui qui était vu comme le grandissime favori depuis son succès sur les Strade Bianche et ses deux victoires d’étapes sur Tirreno-Adriatico. "La pression, je suis un peu habitué à la ressentir depuis quelques années. Mais oui, je la ressentais beaucoup depuis quelques jours. Suite à mes derniers résultats, au fait que j'ai déjà fait un podium ici (3e en 2017)", a-t-il confié après son triomphe au micro de RMC Sport.

"Les gens me voyaient déjà gagner alors que rien n'était fait. J'ai répondu de la meilleure des manières et j'ai surtout été là où je m'attendais moi. Le reste n'est que du bonus", s’est félicité le coureur de la Deceuninck-Quick Step, qui a fait preuve de maîtrise et de sang-froid pour bâtir son sacre. "Une fois que j'ai fait la sélection et basculé le Poggio, je savais que les hommes rapides voulaient que ça arrive au sprint avec ce petit groupe. Moi je n'avais qu'une envie, c'était de récupérer parce que j'ai vraiment tout mis pour basculer le Poggio. Je savais que Trentin allait très vite. Après, tu te retrouves avec Sagan, Valverde, Kwiatkowski... ce n'est pas facile à gérer. Mais c'est là que je suis fier de moi aussi, j'ai vraiment gardé mon calme. A 500-600m, quand j'ai vu Mohoric qui voulait déboîter, j'ai dit 's'il part il va gagner' donc j'y suis allé et j'ai tout mis jusqu'à la ligne", a-t-il analysé.

"C'est indescriptible"

"Avoir ce calme, réussir à faire cet effort, c'est ce dont je suis fier", a appuyé Alaphilippe, qui avait dû s’incliner il y a deux ans sur la Primavera derrière Michal Kwiatkowski et Peter Sagan. "2017? J'y ai forcément repensé. C'était un peu la même configuration, les mêmes coureurs. Mais j'ai pris du galon, il ne fallait pas que je me loupe. Je suis vraiment content. Il faut garder son calme, ne pas s'énerver. Peut-être qu'il y a deux ans j'aurais attaqué à deux kilomètres de l'arrivée après la descente. J'étais dernier de la descente, j'aurais pu me dire 'vas-y' mais non, j'avais confiance en moi juste ce qu'il fallait pour ne pas laisser partir les coureurs dangereux. Je ne sais pas l'expliquer, c'est en moi et je suis fier d'y arriver. C'est juste incroyable, les larmes de mes coéquipiers... c'est indescriptible", a détaillé le Français, qui compte maintenant s’offrir un peu de repos.

"Je vais d'abord récupérer parce que je n'ai pas arrêté depuis l'Argentine et le début de saison", a-t-il expliqué. Un début de saison qui l’a vu lever les bras à sept reprises. Rien que ça. 

RR avec Yann Pécheral