RMC Sport

La solidarité du gruppetto

-

- - -

A chaque étape de montagne, un regroupement de coureurs appelé « gruppetto » s’organise pour éviter l’élimination de la course.

Terrain de jeu privilégié des grimpeurs, la montagne est synonyme de cauchemar pour une partie du peloton. A mesure que les cols s’enchainent, les écarts grandissent et des petits groupes se forment tout au long du parcours. Le dernier d’entre eux se nomme le « gruppetto » (petit groupe en italien). Autre fois appelé « autobus », ce rassemblement de coureurs a pour but d’éviter l’élimination. Pour cela, il doit respecter un délai établi grâce à un savant calcul qui prend en compte le temps du vainqueur, la vitesse moyenne de l’étape et un pourcentage attribué au tracé. « Les coureurs se tiennent informés durant la course et savent combien de temps ils ont pour ne pas être éliminés, explique Jean-François Pescheux, le directeur de course. Le danger, c’est que des coureurs se retrouvent lâchés seuls derrière. A ce moment là, ils risquent très gros »

Une manière de protéger les sprinteurs

Car la grande force du gruppetto, c’est sa solidarité. « C’est primordial, assure Llyod Mondory, le coureur d’AG2R La Mondiale. Il faut faire en sorte que tout le monde passe correctement les difficultés. L’entente doit être harmonieuse dans les descentes et sur le plat. Dans ces parties là, on peut reprendre du temps à la tête de la course, ou au moins ne pas en perdre. Ça permet d’être un peu plus soulagé lors des ascensions. » Pour mener à bien les troupes, certains coureurs prennent les choses en mains. « Les chauffeurs se trouvent chez les grosses formations qui cherchent à protéger leurs sprinteurs. C’est le cas de l’équipe Columbia avec Cavendish par exemple », détaille Mondory. Mais tenir le volant du gruppetto n’est pas donné à tout le monde. « Il faut savoir gérer. Certains savent imprimer un tempo en montagne. Ensuite, ils se reposent sur le plat et ne participent pas à la poursuite. Il ne faut pas aller trop vite, mais pas trop lentement non plus. C’est tout un art. » Un art qui n’empêche pas certains coureurs de se faire distancer. Et de rentrer à la maison plus tôt que prévu.

Alexandre Jaquin