Kashechkin : « Aucune trahison contre Vinokourov »

Andrei Kashechkin a retrouvé à 31 ans sa place dans les rangs de l'équipe Astana sur la Vuelta. Mais ce retour a fait grincer quelques dents. Notamment du côté de l'« ex-futur » retraité, Alexandre Vinokourov. En exclusivité pour RMC Sport, Kashechkin met les choses au clair.

Andrei, vous êtes de nouveau engagé sur une course de trois semaines*. Comment se passe cette Vuelta ?

Pour l’instant ça va. J’ai eu quelques problèmes mécaniques lors de l’arrivée de la 4eme étape (à Sierra Nevada, Ndlr), mais nous avons pour le moment Fredrik Kessiakoff dans le top 10 (actuellement 7e du général). A titre personnel, je vise surtout le contre-la-montre et une étape en individuel dans la montagne. Et puis, je n’oublie pas que la priorité va à l’équipe. Nous avons fait une belle quatrième place au contre-la-montre par équipes. C’est très bien car depuis Lance Armstrong, Astana n’avait pas réussi d’aussi bons chronos.

* Depuis ses deux années de suspension (2007-09) suite à un contrôle positif aux transfusions sanguines, il n’a pris part à aucun grand Tour (France, Giro, Vuelta).

Pourquoi être revenu dans cette équipe alors que vous étiez toujours sous contrat avec Lampre ?

Je rentre chez moi. J’ai fait partie de cette équipe depuis ses débuts en 2006. Il s’est depuis passé beaucoup de choses mais avant cela, je portais le drapeau du Kazakhstan. Désormais, je porte le maillot d’Astana. C’était quelque chose de logique de revenir ici car dans notre pays, il n’y a pas beaucoup de leaders pour les courses par étapes.

Et pourtant, cela semble poser un problème par rapport à Alexandre Vinokourov (voir par ailleurs)...

Si j’ai bien compris, il avait dit qu’il arrêtait sa carrière. Il a été un grand champion. Il a terminé sa carrière sur une chute lourde avec blessure sur le Tour de France. Je comprends sa frustration, mais sa carrière est terminée. Il faut qu’il tourne la page. En tout cas, il n’y a eu aucune trahison que se soit de ma part ou de l’équipe Astana.

« J'ai tourné la page »

Quels sont vos rapports avec lui ?

Toujours très bons. Nous n’avons pas été fâchés. Il n’y a pas de mauvaises relations. Je me suis simplement dit que je ne laisserai par mon pays comme ça.

Le projet du nouvel Astana s'articule donc autour de vous...

J’ai signé ici pour deux ans et demi. L’objectif, c’est le Tour de France. On veut construire une équipe autour de moi, que ce soit en 2012 ou 2013. Je suis suivi par Stéphane Bermon (spécialisé à l’Institut Monégasque de Médecine et Chirurgie du Sport). J’habite à Monaco depuis 2003 et on veut faire en sorte que le suivi des coureurs soit assuré par lui. Il a d’ailleurs l’intention de venir ce jeudi sur la Vuelta pour faire connaissance avec les coureurs, le staff médical et obtenir un mandat pour nous suivre.

Vous avez été suspendu pendant deux ans suite à un contrôle positif à l'homotransfusion en 2007. Tout cela est-il derrière vous ?

Oui, la page est tournée. Je n’ai pas fait de vélo non pas pendant deux, mais trois ans. Maintenant, c’est derrière.

Le titre de l'encadré ici

Les origines de la discorde|||

Tout est parti d’une émission de télévision. Chez nos confrères de France Télévisions, Alexandre Vinokourov annonce son retrait du cyclisme le 17 juillet dernier, en plein Tour de Franc, après avoir jeté l’éponge quelques jours plus tôt en raison d’une chute. Alors, du côté d’Astana, on s’active pour lui trouver un remplaçant. La logique pousse les hautes instances de la formation kazakhe à se tourner vers Andrei Kashechkin, ancien coéquipier et ami de Vinokourov, mais dont les relations ne sont aujourd’hui plus aussi amicales. Comme son compatriote, Kashechkin est lui aussi tombé sur le Tour de France 2007 pour autotransfusion et c’est tranquillement qu’il s’engage avec une équipe qu’il a vu naître en 2006.

Dans le même temps, et contrairement à ce qu’il avait annoncé, Vinokourov ne prendra pas sa retraite avant la fin de la saison. Un communiqué envoyé la semaine dernière indique qu’il devrait être prêt le 15 octobre pour le Tour de Lombardie. Heureux hasard ? Toujours est-il que les deux vedettes sont officiellement sous contrat avec la formation Astana. Seul hic, une équipe qui ne compte pas dans ses rangs de néo-pro ne doit pas être composée de plus de 28 coureurs. Kashechkin est le 29e. Voilà sans doute de quoi expliquer le début de polémique entre les deux parties. « Bonne » nouvelle : handicapé par une blessure au dos survenue l’année dernière, le coureur russe Roman Kireyev décide de mettre un terme à sa carrière professionnelle à seulement 24 ans. Une nouvelle qui tombe à pic !