
"Il rêve de gagner les trois grands tours": le père d' Evenepoel raconte son ambition après Liège-Bastogne-Liège
Une deuxième victoire de suite sur la "Doyenne", devant son public, et avec sur les épaules le beau maillot de champion du monde. Remco Evenepoel (23 ans) a vécu une journée parfaite, ce dimanche, en s'adjugeant comme en 2022 Liège-Bastogne-Liège, quatrième Monument de la saison cycliste.
Si le coureur de la Soudal-Quick Step a "bénéficié" de l'abandon de l'autre grand favori du jour, Tadej Pogacar (qui va devoir se faire opérer d'un poignet), il a tout de même écrasé la concurrence en accélérant à une trentaine de kilomètres de l'arrivée, sans que personne - Tom Pidcock ayant vite lâché l'affaire - ne puisse le suivre. De quoi exulter après avoir franchi la ligne, et de quoi rendre fier son père, Patrick, invité de Bartoli Time ce dimanche soir sur RMC.
"Il a seulement passé quatre jours à la maison depuis le Nouvel An"
"Naturellement oui (je suis fier), mais je dois dire que chaque parent est fier de son enfant lorsqu’il réalise quelque chose, que ce soit dans le sport, les études ou la vie normale, confie le papa du phénomène. Chaque parent est fier de son enfant."
Le sien, en plus des rivaux, doit affronter lors de chaque course la pression inhérente à tout champion. Mais à en croire Patrick Evenepoel, Remco n'est pas du genre à se laisser perturber. "Pour être honnête, Remco n’a pas de pression, poursuit-il. Pogacar non plus n’a pas de pression, d’ailleurs. Les grands champions, la pression ils se la mettent à eux-mêmes mais ils ne ressentent pas celle de l’extérieur, ils s’en foutent. L’année passée il y avait plus de pression autour de lui parce qu’après sa grave chute (en août 2020 sur le Tour de Lombardie, ndlr) tout le monde doutait, les gens disaient ‘il ne sait pas faire ci, il ne sait pas faire ça, il a une grande gueule’… On disait n’importe quoi sur lui. Mais tout ça, c’est passé. La plupart des gens ont réalisé ce qu’il fait depuis un an déjà."
Même si selon son père, ils ne connaissent pas toutes les facettes de Remco. "On est toujours surpris (par ce qu'il accomplit), mais nous savons aussi tout ce qu’il fait pour gagner, et ça les gens ne le voient pas, explique Patrick Evenepoel. Il a seulement passé quatre jours à la maison depuis le Nouvel An. Il est jeune marié, sa femme doit s’adapter. Tous les grands champions méritent les résultats qu’ils ont car ça ne vient pas sur un plateau, c’est beaucoup de sacrifices, pour eux, pour leur famille, et c’est ça qui fait la différence."
"C’est possible qu’il soit sur le Tour de France 2024"
Avec déjà deux Liège-Bastogne-Liège, un championnat du monde, une Vuelta et de multiples autres titres, Remco Evenepoel affiche un palmarès incroyable pour son âge. De quoi rêve son papa pour la suite? "Je rêve juste que mon fils soit heureux avec sa femme et toute sa famille, qu’il reste en bonne santé, assure Patrick. C’est du classique, mais c’est vraiment ça que nous voulons. Car nous sommes passés proches que tout soit fini. Le 15 août 2020, après sa chute au Lombardie, était notre jour le plus heureux avec ma femme, car il a survécu. Le plus beau cadeau, c’est quand il revient à la maison, et qu’il se met à table avec nous."
Mais Patrick Evenepoel le sait: il en faudra sans doute plus pour combler l'appétit de son ogre de fils. "Son rêve à lui, c’est de gagner les trois grands tours", reconnait-il, alors que Remco s'élancera sur le Giro dans quelques jours (6-28 mai). Avant de partir à la conquête de la Grande Boucle ? "C’est possible qu’il soit sur le Tour de France 2024, c’est le but, indique Patrick Evenepoel. Mais ce n’est pas moi qui fait le programme."