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«Il n’y a pas de cas Contador»

L'expert de Contador se dit « optimiste » quant à l’issue de l’affaire impliquant le coureur espagnol

L'expert de Contador se dit « optimiste » quant à l’issue de l’affaire impliquant le coureur espagnol - -

En exclusivité pour RMC Sport, Douwe de Boer, le biochimiste néerlandais engagé par Alberto Contador pour assurer sa défense après son contrôle au Clenbutérol sur le Tour, affirme que l’UCI n’a pas ouvert de procédure à l’encontre de l’Espagnol.

Pr Douwe de Boer, comment avez-vous été choisi pour défendre Contador ?
Le coureur a demandé à l’UCI s’ils connaissaient un expert qui pourrait l’aider. L’UCI me connaissait parce que je suis intervenu dans d’autres cas similaires comme celui cet hiver du Chinois Li Fuyu (RadioShack), positif au Clenbutérol. Ils ont donné mon nom et Contador m’a appelé. J’ai aussi collaboré avec Floyd Landis. Travailler avec des grands athlètes ne me fait pas peur.

Sur quoi est fondée la défense de Contador ?
Dans certaines régions du monde, on a des cas d’intoxication alimentaire au Clenbutérol à partir de viande bovine. Les seuils de détection atteints par les laboratoires sont de plus en plus bas. Il est ainsi possible de détecter du Clenbutérol qui ne provient pas d’une conduite dopante mais d’un cas d’intoxication alimentaire.

Le cas d’Ovtcharov (pongiste allemand récemment blanchi après un contrôle au Clenbutérol) est-il comparable à celui de Contador ?
Oui, Ovtcharov a été contaminé après avoir mangé une viande bovine en Chine. Il s’agit d’un cas d’intoxication alimentaire.

Que répondez-vous à certains experts comme Christiane Ayotte du laboratoire de Montréal qui affirme qu’il peut s’agir d’un cas de dopage malgré les faibles niveaux trouvés dans les urines de Contador ?
On ne peut pas l’exclure mais personne ne peut non plus exclure qu’il puisse s’agir d’une viande contaminée. Si l’on n’est pas sûr à 100%, on ne doit pas sanctionner l’athlète.

Qu’en est-il des résidus plastiques supposés avoir été trouvés dans certains prélèvements de Contador ?
Officiellement il n’y a pas de résidus plastiques dans les urines de Contador, on sait juste que le New York Times (ainsi que L’Equipe, ndlr) en a parlé, mais l’UCI nous dit qu’il n’y a pas de cas. Contador ne sait rien, et s’il ne sait rien, on ne peut rien faire.

L’UCI vous a-t-elle donné un deadline ?
Nous n’avons pas d’information, pas plus moi que Contador. A l’heure actuelle, il faut comprendre qu’il n’y a pas de cas Contador. L’UCI n’a pas ouvert de procédure. Ils sont toujours en train d’enquêter. Ce qui se passe est très inhabituel. Je n’ai pas d’explication à ça.

Etes-vous optimiste pour Contador ?
(Il hésite) Je ne sais pas. Je me bats depuis longtemps pour qu’il y ait un seuil d’infraction au Clenbutérol. A un certain niveau, il ne devrait pas y avoir de sanction. Avec Li Fuyu, je n’étais pas très optimiste parce que le coureur n’était pas connu. Dans le cas de Contador, c’est différent, je suis un peu plus confiant.

Le titre de l'encadré ici

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De Boer, un expert intègre
Le biochimiste néerlandais n’en n’est pas à son premier cas. Avant Contador, Douwe de Boer est parvenu à prouver la bonne foi du pongiste allemand d’origine ukrainienne, Dimitrij Ovtcharov, positif au Clenbutérol après un séjour en Chine. La thèse de la contamination alimentaire a convaincu la fédération allemande qui a blanchi l’athlète le 14 octobre. Egalement engagé pour assurer la défense de Floyd Landis, positif à la testostérone sur le Tour 2006, l’expert et le coureur américain ont finalement mis un terme à leur collaboration. « J’en avais conclu que le laboratoire français n’avait pas commis d’erreur et que ses conclusions étaient bonnes. » Scientifique et intègre.

Louis Chenaille