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Howman : « L’UCI doit se demander s’il faut de nouveaux visages »

Pour le n°2 de l’AMA, David Howman, l’« UCI doit complètement nettoyer le cyclisme »

Pour le n°2 de l’AMA, David Howman, l’« UCI doit complètement nettoyer le cyclisme » - -

Numéro deux de l’AMA, David Howman répond aux questions de RMC Sport sur le scandale Armstrong. Pour le Néo-Zélandais, l’Union cycliste internationale, qui tient une réunion extraordinaire ce vendredi, doit « changer de culture ».

David, qu’est-ce que l’UCI peut faire de plus lors de cette réunion après avoir retiré à Armstrong ses sept titres lundi ?

On doit d’abord attendre la réunion, mais l’UCI a l’occasion de faire quelque chose qui serait bon pour le cyclisme, ils doivent vraiment faire le nettoyage dans leur sport.

Estimez-vous que l’UCI n’est pas allée jusqu’au bout ?

Si on lit bien le rapport de l’USADA, il y a clairement des dates et des faits qui n’auraient pas dû échapper à la connaissance de l’UCI. Il fallait être plus impliqué, plus conscient de ce qu’il se passait. Ils doivent regarder ce qu’ils ont fait, et faire en sorte que la culture du cyclisme devienne propre.

Une nouvelle culture passe-t-elle par de nouvelles têtes ?

L’AMA ne peut pas suggérer ça, c’est à l’UCI de faire son introspection, et de se demander s’ils ont besoin de nouveaux visages. Les observateurs peuvent faire des commentaires, je suis un responsable politique, je dois rester prudent, mais l’UCI doit étudier toute opportunité pour améliorer les choses… Ils ont certainement besoin de nouvelles façons de penser pour avancer.

L’AMA garde encore la possibilité d’aller devant le TAS…

On peut encore aller devant le TAS après le 31 octobre qui est la date butoir pour les autres parties. Armstrong peut le faire jusqu’à cette date, par exemple. Quand on dit ça, ce n’est pas pour faire pression indirectement sur qui que ce soit, c'est juste la loi.

Comment réagissez-vous aux critiques de l’UCI qui vous rend aussi responsable du scandale Armstrong ?

Je suis très surpris et déçu par ces attaques. On a essayé d’initier beaucoup de choses à l’époque de l’article de L’Equipe (en 2005, révélant les échantillons positifs d’Armstrong sur le Tour 1999, ndlr), par rapport à Armstrong mais pas uniquement. L’UCI a fourni un rapport qu’ils disaient indépendant, mais qui pour nous était partial, et on l’a dit à l’époque. On a demandé une réunion spéciale pour le cyclisme, ils l’ont refusé, et ce n’est qu’à l’initiative de Mme Bachelot que quelque chose a pu se tenir à Paris. On a fait notre maximum, et ça a toujours été rejeté. Ils ont été jusqu’à suivre notre président Richard Pound…

Les managers d’équipes avancent l’idée d’une amnistie…

On a vu ça, c’est une bonne suggestion des équipes mais encore une fois, c’est à l’UCI d’y répondre. Nous à l’AMA, on étudiera toutes sortes de propositions visant à améliorer la situation. C’est pareil pour la proposition de l’USADA de créer une commission (« Vérité et Réconciliation »). Il y a beaucoup de choses à régler, mais si ça doit venir ça devra venir du mouvement sportif.

Propos recueillis par Louis Chenaille