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Giro : Contador aura résisté à tout

Alberto Contador

Alberto Contador - AFP

Alberto Contador a remporté ce dimanche son deuxième Tour d’Italie et le septième Grand Tour de sa carrière. L’Espagnol, qui vise cette saison le doublé Giro-Tour de France, a bluffé son monde, autant par sa maitrise en montagne que sa gestion parfaite des événements. Même les plus fâcheux.

Plus fort que les chutes

Oui, on aurait presque tendance à l’oublier, à le voir parader gaiement avec son maillot rose de vainqueur sur le dos. Mais Alberto Contador est tombé deux fois dans ce Tour d’Italie 2015. Et les deux fois, le coureur espagnol a été pris dans une chute collective. D’abord à… 300 mètres de l’arrivée de la 6e étape. Puis à 3 kilomètres du final de la 13e. Verdict ? Une épaule gauche luxée sur la première chute et une place de leader abandonnée sur la seconde à son grand rival sur ce Giro, l’Italien Fabio Aru. Mais à chaque fois, Alberto Contador a su se relever. Serrer les dents. Et renverser la vapeur, même avec une épaule en vrac et un physique bien entamé par ces deux chutes. Tout simplement bluffant… à 32 ans.

Plus fort que la crevaison

C’est LE moment fort de cette édition 2015 du Tour d’Italie. A 59 kilomètres de l’arrivée de la 16e étape du Giro, à Aprica, Alberto Contador est victime d’une crevaison. La victoire finale semble alors se dessiner sans lui. Mais c’est justement là que « le Pistolero » dégaine une des plus belles cartouches de sa carrière. Dans le col du Mortirolo, classé par l’intéressé lui-même parmi les trois les plus difficiles au monde, et alors que le duo des Astana Mikel Landa-Fabio Aru mène un train d’enfer en tête de la course, l’Espagnol rattrape tout le monde. Un par un. Finit par revenir sur la tête de course, avant de faire exploser Aru sur une attaque pleine de punch. A défaut d’emporter l’étape ce jour-là, Contador relègue son grand rival pour la gagne à cinq minutes. Et met la main de manière définitive sur le deuxième Giro de sa carrière (2008 et 2015, sa victoire en 2011 lui ayant été retirée).

Plus fort que la déshydratation

Après ses deux chutes et sa crevaison, Alberto Contador semblait enfin vacciné pour le reste du Giro. Mais c’était sans compter sur les contrecoups des nombreux efforts consentis lors des jours précédents. Comme d’habitude abandonné par les siens – on y reviendra – l’Espagnol est victime d’un sérieux coup de mou à l’attaque du colle delle Finestre, une des principales difficultés de l’avant-dernière étape du Tour d’Italie. Victime, comme il le précisera lui-même, de déshydratation, Contador a du mal à résister aux assauts de Fabio Aru. Mais il résiste quand même. Si son avance a diminué (elle était de 6’05 au général deux jours avant la 20e étape), elle est restée d’1’53 à l’arrivée à Milan ce dimanche.

Plus fort tout court

Même ses coéquipiers ont eu du mal à le suivre et donc, à l’épauler quand les choses ont moins bien tourné pour lui. Impressionnant en montagne, toujours aussi assommant pour les autres en contre-la-montre (il a quand même repris avec autorité le maillot rose concédé la veille à Aru, lors de sa chute sur la 13e étape, lors du CLM de Valdobaddiene), Contador a mené de main de maitre son Giro. Bien aidé par les défaillances du Colombien Rigoberto Uran ou encore de Richie Porte, pourtant candidats à la victoire finale, le Madrilène a aussi su abattre la carte de l’expérience, dont ne disposent pas (encore) Fabio Aru et Mikel Landa, les deux Astana finissant respectivement 2e et 3e de cette 98 édition du Tour d’Italie. Et dire qu’il a vaincu sans remporter la moindre étape… L’Espagnol s’est en tout cas, avec ce septième Tour dans l’escarcelle, ouvert sérieusement l’appétit en vue du Tour de France. Mais là, la concurrence sera nettement plus corsée…