
En 2023, 10 chances de vibrer avec le cyclisme français
Julian Alaphilippe, le Tour des Flandres dans le viseur
Allégé de son maillot Arc-En-Ciel de champion du monde porté deux saisons durant mais perdu en septembre en Australie au profit de Remco Evenepoel, Alaphilippe aborde 2023 avec la volonté de tourner la page d’une année 2022 maudite. Victime de nombreuses chutes, dont une grave lors de Liège Bastogne Liège en avril, Julian Alaphilippe n’a même pas été sélectionné avec son équipe pour participer au dernier Tour de France. Il espère évidemment faire son retour sur la Grande Boucle cette saison, mais aura pour objectif avant cela de briller sur les routes de Milan San Remo et du Tour des Flandres au début du printemps. "Je suis incroyablement motivé après une année 2022 très difficile explique l’Auvergnat. J'ai travaillé dur cet hiver pour revenir à mon meilleur niveau pour remplir les objectifs que je me suis fixés." Et pour le coup Alaphilippe a la pression. Car son manager chez Soudal-Quick Step Patrick Lefévère a prévenu: "Tout le monde qui travaille doit justifier son salaire et c'est pareil pour lui. Je n'aime pas mettre la pression mais je dois dire qu'il est leader, donc on attend des résultats."
Romain Bardet, le Tour 2023, son "grand objectif"
Ses yeux sont déjà tournés vers juillet. Deuxième du Tour en 2016, troisième en 2017, Romain Bardet tentera en 2023 de briller à nouveau sur les routes de la Grande Boucle et de monter sur le podium du classement général à l’arrivée à Paris. Pour le grimpeur français de 32 ans, le rendez-vous du Tour est d'autant plus attendu qu'il y aura cette année trois étapes dans sa région auvergnate, dont celle menant au Puy-de-Dôme, escaladé pour la première fois cet été depuis 1988. "Je vis au pied du Puy-de-Dôme, ce sera l'une des grandes attractions", souligne-t-il. L’an passé, Bardet avait visé le Giro. Dans une forme étincelante, il avait finalement dû abandonner à mi-parcours après être tombé malade. Il avait ensuite terminé 6e du général d’un Tour de France qui n’était pourtant pas son objectif. D’ici à juillet, Romain Bardet s’alignera notamment sur les routes de Paris-Nice début mars.
David Gaudu veut monter sur le podium sur le Tour de France
Le présent et l’avenir du cyclisme français sur les grandes courses à étapes, c’est lui. Et en 2023 le programme de David Gaudu sera taillé sur mesure pour monter en puissance jusqu’à l’été. Un programme qu’il connaît bien, fait de Paris-Nice en mars pour de premières grandes intensités, de courses Ardennaises en avril pour tenter de remporter enfin une classique mythique comme la Flèche Wallonne, l’Amstel Gold Race ou Liège Bastogne Liège, et enfin du diptyque Dauphiné–Tour de France, une fois l’été venu. Et le Tour de France, David Gaudu en fait désormais une obsession. En progression constante et régulière depuis plusieurs années, le coureur de 26 ans a terminé 4ème l’an passé de la plus grande course du monde, ce qui lui donne forces et ambitions pour 2023. "Quand on finit quatrième d’un Grand Tour, on ne peut plus se cacher. Tout coureur qui a un brin d’envie veut faire mieux. D’autant plus que le Tour de France est la vitrine de notre sport", reconnaît l’intéressé. Il a malgré tout accusé un retard de 13 minutes sur le dernier vainqueur, le Danois Jonas Vingegaard et devra entre autres choses pour le combler confirmer les progrès entraperçus en contre-la-montre l’an passé.
Thibaut Pinot, dernière danse en 2023
Thibaut Pinot a sans doute déçu nombre de ses fans en annonçant il y a quelques jours qu’il mettrait un terme à sa carrière après le Tour de Lombardie à l’automne, au bout de 14 années de cyclisme professionnel. Mais pour sa dernière saison il voudra faire bien plus que de la figuration et faire encore vibrer les cœurs. Si sa participation au prochain Tour de France sur lequel il jouerait un rôle d’équipier de David Gaudu est pour l’instant soumise à la décision du staff de son équipe, le Franc-comtois est en revanche certain sauf gros pépin de disputer un ultime Tour d’Italie au mois de mai, 5 ans après sa dernière participation et son abandon à la veille de l’arrivée alors qu’il était sur le point de monter sur le podium du classement général. L'objectif affiché sera d'aller y "chercher une victoire" et de "gagner à la pédale au sommet avec les meilleurs".
Guillaume Martin, programme allégé, Tour de France mieux ciblé
Guillaume Martin s’apprête à vivre une saison au calendrier plus léger que les précédentes. Une manière pour le leader de l’équipe française Cofidis de mieux se préparer pour son objectif majeur de la saison, le Tour de France. A 29 ans, le Normand espère enfin pouvoir y lever les bras en juillet, lui qui a déjà terminé 8e du général en 2021. Pour arriver à ces fins, Martin ne courra d’ailleurs qu’un seul grand tour dans la saison, soit 21 jours de courses en moins, afin de privilégier la fraîcheur physique et mentale nécessaire selon lui à la réalisation de cet objectif. Avant le Tour, Guillaume Martin s’alignera en mars sur la course italienne Tirreno-Adricatico pour la première fois de sa carrière. Là aussi une nouveauté dans son calendrier histoire de lutter contre la routine.
Christophe Laporte, à la fois serviteur et joker de Wout Van Aert
En passant de la Cofidis à la Jumbo Visma en 2022, Christophe Laporte a tout simplement explosé aux yeux du grand public. Les grands succès qui lui échappaient jusqu’alors sont enfin tombés dans sa musette. Le plus beau de tous sans aucun doute fût celui acquis à Cahors lors de la 19e étape du Tour de France. Avant cela il avait remporté son premier succès en World Tour lors de la première étape de Paris-Nice. Une saison presque parfaite puisqu’il a aussi glané la médaille d’argent aux mondiaux en septembre. En 2023, l’objectif sera pour le Varois de faire encore mieux, notamment sur les classiques flandriennes qui se dérouleront en mars et avril. Equipier de luxe à l’aise sur presque tous les terrains, Laporte lancera sa saison sur Paris-Nice avant de servir de rampe de lancement à Wout Van Aert sur le Tour des Flandres et Paris Roubaix. Nul doute qu’en cas de défaillance de son illustre leader belge, il saura endosser le costume de patron, lui qui l’an passé avait déjà terminé 2e du GP E3 et de Gand-Wevelgem.
Arnaud Démare veut sprinter sur le Tour
Quelques minutes après sa victoire sur Paris-Tours en octobre dernier, Arnaud Démare a affiché la couleur et déclaré publiquement, notamment au micro de RMC SPORT qu’il comptait bien faire partie de l’aventure Groupama-FDJ lors du Tour de France 2023. Une volonté réitérée par le sprinter picard ces dernières semaines lors de ses divers échanges avec la presse. "C'est dans les tuyaux. Je sais que je n'aurai pas un train tout autour de moi, il faudra faire des concessions constate-t-il. Si ma présence sur le Tour est actée? C'est à Marc (Madiot) de l'annoncer, mais dans ma tête, j'y suis, oui." Premier test grandeur nature en vue du Tour de France, ce sera début mars sur Paris-Nice où il figurera aux côtés de David Gaudu en électron libre pour les victoires d’étapes, mais sans sa garde rapprochée pour lui amener les sprints. Un dispositif qui s’il satisfait l’équipe Groupama FDJ pourrait être reconduit sur le Tour en juillet. Avec 91 victoires depuis le début de sa carrière (dont deux étapes du Tour et 8 étapes du Giro), Démare n’est plus qu’à neuf bouquets de la mythique barre des 100 succès en carrière. Un exploit seulement accompli par une petite poignée de cycliste français dans l’histoire dont Bernard Hinault et Raymond Poulidor.
Et aussi …
Benoît Cosnefroy : le Normand, champion du monde espoir en 2017 à Bergen a pris une nouvelle dimension en 2022 sur les classiques. Déclaré vainqueur puis finalement classé deuxième de la mythique Amstel Gold Race en mai, il s’est offert la plus belle victoire de sa carrière quelques mois plus tard en remportant à la pédale devant tous les cadors le Grand Prix Cycliste de Québec. Cette année, il voudra montrer qu’il est l’un des français sur lesquels il faut absolument compter notamment sur les classiques ardennaises. Pour gagner en maturité et renforcer son côté dur-au-mal, il viendra également rouler sa bosse sur les rugueuses flandriennes et disputera notamment début avril le Tour des Flandres pour la première fois de sa carrière.
Valentin Madouas : il est celui dont on ne prononce presque jamais le nom, mais a pourtant terminé 3e du Tour des Flandres, 2e de l’étape de Foix sur le Tour de France et 10e du général de cette même Grande Boucle. Une sacrée performance vu son statut de coéquipier. Si on lui laisse un peu plus de marge de manœuvre, le Breton, coureur parmi les plus complets, intelligents et malins du peloton pourrait du haut de ses 25 ans parvenir à s’approcher encore un peu plus d’une grande victoire en 2023. Il sera en tout cas encore une fois l’une des pierres angulaires des ambitions de la Groupama-FDJ, sur les classiques et au soutien de son "pote" David Gaudu sur le Tour de France.
Lenny Martinez : Le dernier rejeton d’une très grande famille de cyclistes, notamment fils de Miguel, champion olympique de VTT en 2000 connaîtra en 2023 sa deuxième saison chez les professionnels, et sera l'une des pépites à surveiller de l'équipe Groupama-FDJ. Un grimpeur/puncheur pur jus de 1m68 et 52 kg qui l'an passé a notamment terminé à une très encourageantes 14e place au classement général du Tour des Alpes à 3 minutes 14 de Romain Bardet. Entre autres jolis défis cette saison, il devrait disputer en août son premier grand Tour, en l'occurence le Tour d'Espagne, histoire de prendre un peu d'expérience en la matière en vue d'un avenir que son staff imagine radieux. Il n'a que 19 ans.