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Cyclisme: un premier cas de tricherie mécanique en France repéré dans une course amateur

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Un cycliste amateur de 43 ans a été pris en flagrant délit de triche dans une course en Dordogne. Son vélo était muni d’un moteur électrique. C’est une première en France. David Lappartient, président de l’UCI, entend sévir sur cette nouvelle forme de dopage.

Ce qui n’était qu’un mythe, il y a quelques années, s’était déjà vérifié. Depuis ce dimanche, c’est une réalité aussi en France: les vélos à moteur s’invitent bien dans le sport. A Saint-Michel-de-Double, dans le Dordogne, un coureur de 3e catégorie a été attrapé par cinq membres de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD).

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Un amateur, subitement performant, qui empochait plusieurs centaines d'euros

Cet homme de 43 ans, dont les récentes "performances" avaient fait naître des soupçons, "a été attrapé avec un moteur à assistance électrique sur son vélo", confirme à RMC Sport David Lappartient, président de l’Union cycliste internationale (UCI). Le tricheur, qui appartient au club Sport Avenir Mussidan, s’était illustré tout l’été en gagnant de nombreuses courses en Aquitaine. A chaque fois, il empochait quelques centaines d’euros, affirme France 3, qui a aussi recueilli les témoignages de plusieurs coureurs soupçonneux à propos de ces courses où l’individu en question était devenu subitement si bon.

Il a avoué utiliser un vélo avec un petit moteur électrique

L’action a été menée conjointement par le parquet de Périgueux, la Fédération française de cyclisme (FFC) et l’AFLD. L’homme interpellé était suspecté de faire usage d’un petit moteur électrique. Le procureur affirme à l’AFP que l’homme interpellé "a reconnu utiliser ce système interdit". David Lappartient monte au créneau. "Le message est très clair. Jamais les autorités, les fédérations et l’UCI ne laisseront passer sur ce sujet-là", martèle-t-il, précisant que l’appât du gain n’est pas le seul facteur à prendre en compte: "Certains sont prêts à tout pour la gloire, pour avoir leur nom dans les journaux, et malheureusement, ils salissent notre sport."

Des mesures à prendre pour lutter contre cette nouvelle forme de tricherie

Depuis 2012, le Code pénal français est doté d’un délit de fraude sportive. Le tricheur peut donc être poursuivi au pénal. "Le barème pour ce genre de fraude peut se chiffrer en années de suspension", affirme Michel Callot, récemment élu président de la FFC. David Lappartient, son prédécesseur, imagine quelques solutions pour enrayer le fléau de la triche: "Démonter de A à Z, par exemple, une dizaine de vélos lors des championnats de France de cyclisme sur route. C’est aussi la peur du gendarme, les contrôles et les liens qu’on peut avoir qui feront qu’on avancera efficacement." Le dirigeant promet que "l’UCI va bouger sur ce dossier". "Nous devons tous renforcer nos dispositifs pour faire en sort que la crédibilité du résultat soit garantie", ajoute-t-il.

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N.B avec M.M et AFP