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Cyclisme : des tests antidopage en pleine nuit ?

Brian Cookson, président de l'UCI

Brian Cookson, président de l'UCI - AFP

Le président de l’UCI a commenté ce lundi le rapport d’une commission d’enquête indépendante qui conclut à une trop grande proximité entre les anciens patrons de l’instance dirigeante et Lance Armstrong. Une dérive aujourd’hui endiguée selon Brian Cookson, qui n’exclut pas de durcir encore les règles antidopage. En autorisant par exemple des contrôles entre 23h et 6h.

Brian Cookson, c’est rapport embarrassant pour l'Union cycliste internationale qui a été dévoilé ce lundi...

Même si c’est une lecture inconfortable pour l’UCI, c’est un rapport très utile. Il doit nous aider à tirer les leçons de ce qui s’est passé et prendre les bonnes décisions pour le futur.

Pouvez-vous donner l'assurance que les choses ont vraiment changé et que l'UCI ne protégera plus des stars comme Froome ou Contador si elles étaient confrontées au dopage ?

Oui, absolument, je peux vous le garantir. C'est comme ça depuis que j’ai été élu (en septembre 2013, ndlr). Le rapport met en évidence que, par le passé, l'UCI était beaucoup trop proche de certains coureurs. Il y avait des traitements préférentiels, des conflits d'intérêts, des interférences dans le processus antidopage. Nous avons changé ! Nous ne sommes plus impliqués dans le processus antidopage désormais. On ne sait plus qui est contrôlé ou ne l’est pas. On ne sait pas quelles équipes ou quels événements sont ciblés. C'est la fondation de l'antidopage, indépendante de l'UCI. Je veux dire aux fans et aux médias qu'ils peuvent être sûrs à 100% que je n'ai pas couvert et que je ne couvrirai pas de coureurs accusés de dopage. Je ne minimiserai pas des cas de dopage. On va travailler le plus possible avec les agences antidopage, les gouvernements, les organisateurs... Je veux que l'UCI soit un modèle d'intégrité et de transparence.

Le rapport indique que la culture du dopage existe toujours dans le cyclisme. Etes-vous d’accord ?

Le rapport montre que le dopage s'est réduit, grâce notamment au passeport biologique. Nous en sommes heureux. Je ne peux pas dire qu'il n'y a plus de tricheurs aujourd'hui. Je ne crois pas qu'il y ait 90% du peloton qui soit dopé. D'autres disent 10%. Tout ce que je sais, c'est qu'il faut poursuivre la recherche. Je veux croire que les grandes courses sont de plus en plus propres. Que les grands coureurs le sont de plus en plus. Je veux leur adresser le message qu’on ne les protègera plus aujourd’hui s’ils sont positifs. Nous mettrons tout en œuvre pour vous attraper dans le futur. Mon message : ne trichez plus !

« J’espère que Verbruggen aura l'intelligence de se retirer »

Parmi ses recommandations, la commission évoque la possibilité de recourir à des contrôles antidopage même entre 23h et 6h du matin. Les coureurs devront-ils désormais être disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 ?

Cela peut être très impopulaire mais certains coureurs se servent de cette fenêtre pour se doper avec de micro-doses. Il va falloir en discuter. Si cela est nécessaire, nous le ferons. S’ils essaient de tricher ainsi, alors nous les attraperons avec ces nouveaux moyens. Nous allons voir.

Y aura-t-il des sanctions envers vos prédécesseurs Hein Verbruggen, qui est toujours président d’honneur de l’UCI, et Pat Mc Quaid ?

Je vais écrire à Hein Verbruggen pour lui demander de reconsidérer sa position au sein de l'UCI. Son statut de président d'honneur ne lui donne aucun pouvoir réel dans l'instance. Il n'a aucun rôle. J'espère qu'il aura l'intelligence de se retirer ou le Congrès de l'UCI décidera de son avenir en septembre prochain.