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Cyclisme: Démare désigne Pogacar comme le favori de Milan-San Remo

Dernier vainqueur français sur la Via Roma en 2016, Arnaud Démare prendra le départ de son 11e Milan-San Remo samedi (294km), avec l'espoir de briller sur une course qu'il affectionne. Il récupère tout juste d'un Paris-Nice où il aura beaucoup oeuvré à la deuxième place au général de David Gaudu.

Votre début de saison a été assez compliqué avec le Covid et les remous en interne, et notamment votre brouille désormais passée avec David Gaudu. Aujourd'hui avant Milan-San Remo, comment vous sentez-vous et comment analysez-vous ce début de saison ?

C'est sûr que c'est un début de saison assez spécial avec un programme bousculé. Mais en soi j'ai quand même bien travaillé, que ce soit sur le Tour des Emirats ou sur Paris-Nice. Là je ressens encore un peu la fatigue de Paris-Nice car comme comme tous les ans, ce n'est pas évident de récupérer après cette course. Je suis resté quatre jours à la maison pour me reposer un peu. C'est sûr que j'ai pris un peu de retard avec ce Covid et son contrecoup, mais je vais donner le maximum samedi.

Avec le recul, sur Paris-Nice, comment voyez-vous les choses ? Vous n'avez pas gagné d'étape mais avez participé à la belle deuxième place au général de David Gaudu, ça vous satisfait ?

Non c'est clair que j'ai quand même des regrets de ne pas avoir pu m'exprimer sur les sprints. Après voilà, ce n'est pas non plus la première fois que ça m'arrive. Parfois ça m'est arrivé de gagner seulement au mois de mai, donc je sais être patient. Après, collectivement, ça a été une réussite pour l'équipe, donc ça c'est ce qu'il faut retenir.

Malgré les remous avant la course, ça s'est bien passé avec David Gaudu ?

Bah oui, clairement oui, on a été tous très professionnel. Je pense qu'on était toujours placés, toujours là au bon moment, on était tous dans le travail, donc non, professionnellement ça s'est bien passé.

Certains articles parus dans la presse ont depuis fait l'état de doutes sur votre participation au prochain Tour de France. C'est quelque chose que vous envisagez vous de ne pas être au Tour ?

Je n'ai pas lu ces articles.

Pour revenir sur Milan-San Remo, le plateau comme d'habitude s'annonce gargantuesque, Vous êtes toujours là pour gagner comme vous l'avez fait en 2016 ?

Bien sûr, c'est l'objectif. En plus on a une équipe aussi tournée un peu plus sur côté puncheur pour pouvoir être un peu plus groupés dans le Poggio parce que parfois c'est ce qu'il manque vraiment ces cinq petites secondes à boucher pour être dans le groupe qui joue la gagne donc c'est bien. Après ça fait des années qu'il y a un gros plateau, on le sait. On sait que Pogacar sera le favori avec une équipe de costauds. Je m'attends du coup à ce que la Cipressa soit encore plus difficile que les autres années. mais je ne me focalise pas trop dessus car c'est vraiment la montée du Poggio, le moment le plus dur. Quand ça dynamite, il faut aussi avoir encore des ressources pour pouvoir suivre. Donc voilà, je ne serai pas le mec qui va attaquer, je serai plutôt là pour pour essayer d'accompagner.

Est-ce que le fait d'avoir enchaîné les kilomètres en stage en Espagne fin janvier avec un groupe de grimpeurs change un peu les choses en vue de la préparation de Milan San-Remo, notamment pour pouvoir tenir et suivre les coups dans le Poggio ?

Oui ça, et mes montées aussi sur Paris-Nice. Je les ai faites à un bon tempo, donc tout mis bout à bout, on espère que la forme sera au rendez-vous pour être présent dans les derniers kilomètres. Tant qu'on n'a pas passé les 250-km à Milan-San Remo, on ne peut pas vraiment se situer. C'est tellement particulier (il s'agit de la course professionnelle la plus longue, ndlr). Maintenant, je pense que ça va être une question de fraîcheur, de récupération après Paris-Nice.

Milan San-Remo est l'une des courses les plus réputées de l'année. Ce monument, vous l'avez gagné, quelle place ça tient parmi vos 91 victoires professionnelles depuis le début de votre carrière ?

Cette victoire en 2016 elle était inattendue. J'étais encore jeune alors qu'on dit toujours qu'il faut de l'expérience pour ces courses là. Du coup ça m'est tombé dessus comme ça. C'est une course extraordinaire que j'aimais beaucoup et je l'ai encore plus aimée au moment d'y performer. Depuis ma victoire j'ai refait deux fois 3e donc ça renforce le lien que j'ai avec elle. Ça fait partie des cinq monuments et des courses qu'on cite dans le haut de mon palmarès.

Arnaud Souque