Contador va se décider

Le vainqueur du dernier Tour devrait officialiser sa prochaine équipe dans la semaine. Priorité de l’Espagnol, la Caisse d’Epargne est sur les rangs. Mais Garmin, QuickStep et… Astana n’ont pas dit leur dernier mot.

Le feuilleton Alberto Contador serait sur le point de connaître son épilogue. Sous contrat avec Astana jusqu’à la fin de la saison 2010, le vainqueur du dernier Tour de France devrait officialiser le nom de sa nouvelle équipe dans la semaine. « Peut-être même sous 48 heures », précise-t-on dans l’entourage du coureur. Pourquoi alors cette accélération ? Tout simplement parce que l’Espagnol rentre dans le cadre de l’article 8.1.f des règlements de l’UCI. Un article qui stipule qu’un coureur peut négocier avec une nouvelle formation si son employeur actuel « n’a pas déposé de dossier d’enregistrement contenant les documents essentiels ».

Prudents, les avocats du coureur discutent actuellement avec l’UCI pour savoir si leur client entre bien dans ce cas de figure. Si tel était le cas, Contador pourrait quitter les rangs kazakhs s’il s’entendait avec une autre équipe. Et aujourd’hui, elles ne sont plus que trois sur les rangs : Garmin, QuickStep et la Caisse d’Epargne. Un temps évoqué dans la presse, la possibilité Liquigas s’est évaporée. « Nous avons déjà Basso et Pelizzotti », explique Roberto Amadio. Et le manager de la formation italienne de continuer : « Pour cette année, ce n’est pas possible, mais on reste à l’écoute pour l’année prochaine. »

La Caisse d’Epargne en pole, mais…

Alors que les rumeurs persistantes envoient Contador à la Caisse d’Epargne, la formation espagnole ne confirme pas officiellement son intérêt. « Trop cher », murmure-t-on dans les rangs espagnols. Mais c’est bien le calendrier qui perturbe la formation d’Eusebio Unzue, maître du recrutement à la Caisse. Toujours privé de territoire italien, Alejandro Valverde ne sera fixé qu’en décembre. Trop tard. Et comme si cela ne suffisait pas, le partenariat avec la Caisse d’Epargne s’arrête fin 2010. Les deux parties discutent actuellement quant à une éventuelle prolongation. Mais là encore, la décision ne tombera que dans les prochains mois. On imagine mal Contador signer sans assurance de l’avenir de l’équipe. Pourtant, quand on gratte un peu, on entend que l’Espagnol d’à peine 27 ans « serait la cible numéro 1 » de l’équipe. « Tout le monde le veut », poursuit-on.

Du coup, Garmin et QuickStep ne se sont pas fait attendre pour établir leur plan de bataille. Patrick Lefévère avoue qu’il n’a jamais rompu les contacts avec le clan Contador. Il a même gardé quatre places dans son effectif pour le meilleur cycliste actuel du monde et trois équipiers de son choix. Même son de cloche du côté de Garmin où Jonathan Vaughters poursuit ses tractations avec la possibilité pour Contador de choisir deux équipiers supplémentaires. « Ça amènerait même un sponsor supplémentaire », prédit Lionel Marie, directeur sportif chez Garmin.

A moins finalement que le principal intéressé ne se décide à honorer sa dernière année de contrat. « Il faut qu’Astana soit armée sportivement, explique Jacinto Vidarte, conseiller de Contador. Il faut aussi qu’il y ait moins de doutes et plus de sérieux. » Nouveau manager de l’équipe kazakhe, Yvon Sanguer a fait bonne impression auprès du coureur. Reste à savoir si cela sera suffisant.

Pierrick Taisne