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Contador : « Andy Schleck sera mon principal rival »

L'Espagnol n'a qu'une obsession : gagner un troisième Tour.

L'Espagnol n'a qu'une obsession : gagner un troisième Tour. - -

Actuellement en stage, la star espagnole d’Astana a accepté de répondre en exclusivité aux questions de RMC Sport. Le double vainqueur du Tour refuse de polémiquer avec Lance Armstrong mais n’en fait pas son concurrent numéro un pour le Tour de France.

Alberto Contador, dans quel état d’esprit abordez-vous cette nouvelle saison ?
Je suis uniquement focalisé sur le Tour de France. J’attends ce mois de mai avec impatience. Nous nous y préparons déjà, ici, près de Valence (NDLR : Astana est en stage à Calpe). Nous travaillons dur pour être prêts. Je vais voir si c’est de nouveau possible de s’imposer. Ça va être difficile, mais c’est l’objectif de l’année.

Comment se passe la préparation avec votre « nouvelle » équipe ?
Super bien. La vérité c’est que je suis très surpris par la grande motivation de tout le monde. Personne ne lésine sur l’effort. Ils me montrent que je peux avoir confiance en eux. Ils font du très bon travail.

Il demeure des inquiétudes concernant le niveau de l’équipe. Etes-vous satisfait ?
Oui, il y avait des doutes, mais je suis très content du niveau de tout le monde. Je suis impressionné par le niveau d’implication de chacun et le niveau de concentration. Ils me montrent qu’on a la capacité pour être une équipe très forte.

Astana a vu arriver le Français Yvon Sanquer aux manettes de l’équipe. Que pensez-vous de lui ?
Ça s’est tout de suite bien passé. C’est un bon technicien. Il a la carrure pour aider cette équipe à se construire et à retrouver le droit chemin. La vérité c’est que crois qu’il va beaucoup nous aider.

Comment avez-vous vécu les départs de vos anciens coéquipiers. Avez-vous été déçu ?
Non, je l’ai vécu de manière normale. Je savais que la situation de l’équipe était incertaine. L’avenir n’était pas assuré. Je comprends qu’ils soient partis. Je n’en veux à personne.

« Vinokourov travaillera pour moi »

Vous avez néanmoins enregistré le précieux renfort d’Oscar Pereiro (Caisse d’Epargne)…
C’est un renfort de poids. L’apport d’un coureur comme Oscar peut être important dans n’importe quelle équipe. Il m’a déjà montré un beau visage. Il s’entraîne énormément. Il aura un rôle important dans cette équipe et sera très utile dans le Tour de France.

Alexandre Vinokourov est de retour de suspension. Les rôles sont-ils clairs avec lui ?
L’ambiance est très bonne dans l’équipe. Ça se passe super bien. Avec Vinokourov, c’est pareil. Nous sommes très proches. Il est évident qu’il sera le leader sur une grande quantité de courses. Mais sur le Tour, il est bien clair qu’il travaillera sur moi.

Avez-vous les armes pour remporter un troisième Tour de France ?
Bien évidemment. Je le crois. Il y a des équipes qui sont d’un niveau au dessus, mais je pense que cette équipe peut m’apporter ce dont j’ai besoin pour gagner.

Quel est votre principal rival ? Armstrong ? Andy Schleck ?
J’ai beaucoup de rivaux. Je ne peux pas en nommer un précisément. Et puis je ne fais pas attention aux autres. Je suis uniquement concentré sur ma victoire. Tout dépendra des situations de course. Maintenant, si vous voulez parler de mano a mano, mon principal rival sera Andy Schleck. Il a franchi un palier supplémentaire. Je le vois au sommet des coureurs qui viseront la victoire.

« Je n’ai pas envie de parler d’Armstrong »

Et Lance Armstrong ? A-t-il la possibilité de gagner ?
Cette année, il a été capable de repartir de zéro. Il a fini troisième du Tour et a été un énorme rival. En ce qui concerne ses chances de gagner le Tour, il faut voir. D’autre ont également la possibilité de gagner.

La formation de Lance n’est-elle pas la mieux armée du peloton ?
Je ne sais pas si c’est la meilleure. Je pense qu’il y a des équipes qui ont autant, voire plus de potentiel. Je pense surtout à la Saxo Bank. Cependant, RadioShack est une équipe très forte, très solide et avec une grande expérience. Les coureurs qui la composent sont très bons. Tous ces paramètres vont aider Armstrong.

Armstrong vous a critiqué par presse interposée. Qu’en pensez-vous ?
Je n’ai pas envie d’en parler.

Les frères Schleck ont dit de vous que vous étiez battable sur le Tour, et notamment sur les zones pavés…
Ils ont raison. Personne n’est imbattable dans n’importe quel sport. Je ne suis à l’abri de rien. Mes rivaux pourraient profiter de ces moments. Il y a évidemment les zones pavées. Ce n’est pas un terrain qui m’est favorable, mais je m’entraîne et m’y prépare. Tout le monde m’attend au tournant. Il faut cependant que je reconnaisse que certains sont meilleurs que moi sur les pavés.

Votre meilleur ennemi n’est-il pas vous-même ?
C’est sûr que je dois être à 100%. Je vais devoir planifier mon année pour être à mon meilleur niveau et mon pic de forme en juin. Je ne me considère pas comme mon ennemi, mais je fais attention à mes rivaux.

Un dernier mot sur votre avenir…
Pour l’instant, je ne suis concentré que sur cette saison. Je ne pense pas encore à l’année prochaine. Je me sens bien dans cette équipe. On verra comment les choses évoluent.

La rédaction - Pierrick Taisne et Georges Quirino