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Chavanel : « S’il faut être égoïste, je le serai »

Sylvain Chavanel

Sylvain Chavanel - -

Deuxième l’année dernière, Sylvain Chavanel (Omega-Pharma-Quick Step) fait office de favori du Tour des Flandres derrière Tom Boonen et Fabian Cancellara. Cette fois, le Français, vainqueur cette semaine des 3 Jours de La Panne, compte bien jouer sa carte jusqu’au bout.

Sylvain, quels vont être, selon vous, les conséquences des changements apportés à cette 92e édition du Tour des Flandres (Disparition du Mur de Grammont, trois ascensions du Vieux Quarmont) ?

Peut-être qu’on va avoir une course bizarre, avec des échappés qui vont aller au bout. Peut-être que ce sera une course de marquage entre les deux favoris, Boonen et Cancellara, voire Pozzato. On verra dimanche soir si le nouveau parcours était superbe pour le spectacle.

Vous parlez de Boonen et de Cancellara. Avez-vous pris conscience après votre 2e place de l’an passé que vous pouviez jouer la gagne ?

J’ai pris confiance. J’ai envie de bien faire, c’est sûr.

Vous pourriez être égoïste ?

S’il le faut, je ne me gênerais pas. J’espère en tout cas que l’équipe, avec tous nos bons résultats, ne s’arrêtera pas du jour au lendemain.

Vous pourriez anticiper, comme vous l’aviez fait la saison dernière.

Je vais être marqué à la culotte je pense, par rapport à ce que j’ai montré les semaines précédentes. Mais je le répète, je ne me gênerai pas.

Si vous vous retrouvez en tête dans le final avec Fabian Cancellara, vous le relayerez ?

Vous verrez dimanche (rires). C’est trop facile de faire des beaux discours. C’est difficile d’anticiper un scénario à l’avance.

« Pas beaucoup de coureurs devant moi »

Vous sentez-vous plus fort cette année ?

J’espère que oui. Il n’y a pas beaucoup de coureurs devant moi. J’ai une grande confiance par rapport à la condition que j’ai réussi à avoir lors de Paris-Nice.

La déception de l’an passé est digérée pour vous ? Il n’y aura pas de sentiment de revanche ?

Non, même si ça m’a parfois traversé l’esprit. J’ai un équilibre familial qui est beaucoup plus important que le vélo. C’est ce qui me permet d’aller de l’avant.

Qu’est-ce qui fait de vous le plus Flandrien des Français ?

Quand je passe la frontière, je suis content. Peut-être que ça en fait freiner certains. En Belgique, c’est beaucoup de courses étroites, le mauvais temps, le vent… il ne faut pas avoir peur de « frotter » l’adversaire. Tout ça, c’est un mélange que j’aime et c’est peut-être ce qui fait de moi aujourd’hui un Flandrien.

Il y a vingt ans, Jacky Durand était le dernier Français à remporter le Tour des Flandres. Lui succéder est un de vos objectifs ?

Je ne pense pas à ce genre de choses. Je n’essaie pas de vouloir entrer dans l’histoire à tout prix. Je suis là pour bien faire le Tour des Flandres. Et je donnerai mon maximum.

Propos recueillis par Georges Quirino