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Le pied de nez du Grillon

Bettini exulte

Bettini exulte - -

L’Italien a remporté la course en ligne aux championnats du monde de cyclisme à Stuttgart. Tenant du titre, il réalise le doublé, mais surtout a renvoyé dans les cordes tous ceux qui l’ont dernièrement impliqué dans des affaires de dopage.

Surnommé sur le circuit « le Grillon », Bettini le rusé, le tenace, n’a rien lâché dimanche en Allemagne, à l’occasion de l’épreuve en ligne des championnats du monde.

L'Italien a conservé son titre, devançant au sprint le Russe Aleksandr Kolobnev et l’Allemand Stefan Schumacher.

Le premier Français, Pierrick Fedrigo a pris la trentième place.

En signant le doublé, Paolo Bettini imite son compatriote Gianni Bugno, vainqueur en 1991 et en 1992.

Sur la ligne d’arrivée, l’Italien à fait mine d’armer son fusil, une image qui renvoyait aux affaires de dopage qui ont miné ces Mondiaux, et qui ont mis Bettini au cœur de la polémique. L’Union Cycliste Internationale (UCI) et le comité organisateur allemand avaient tenté d’interdire de participation le coureur de la Quickstep, suite aux accusations diffusées par la chaine allemande ZDF faisant de Bettini un dealer de produits dopants. L’UCI n’avait pas non plus aimé le refus de l’Italien de signer une charte éthique, un appel fait par l’instance internationale aux coureurs pour participer à la lutte antidopage. Mais deux jours avant la course, un tribunal allemand donnait raison à Bettini.

C’est donc logiquement que le champion a exprimé sa rage sur la ligne d’arrivée.

« Ce titre me fait encore plus plaisir que celui de l’an passé. Il arrive au bout d’une semaine incroyable. J’ai pédalé avec de la rage, mes coéquipiers de la Squadra azurra m’ont beaucoup soutenu face aux critiques. Demain sera un autre jour, il sera alors bien temps de m’occuper de tous ceux qui m’ont mis en cause dans leurs déclarations. »

Patrick Lefévère, patron de la Quickstep, n’est pas plus tendre avec les détracteurs de son champion. « Le mal est fait pour le cyclisme. Tout le monde en a marre. Il faut que les gens qui cherchent la publicité aillent chercher ailleurs. Dans sa chambre hier il m’a dit qu’il était correct, qu’il n’était pas hypocrite comme les coureurs allemands qui signent la charte de l’UCI et qui en même temps signent une lettre par derrière pour dénoncer cette charte. Je ne suis pas dans l’affaire Puerto m’a-t-il dit, je vais donner mon ADN. Et malgré tout ça, l’organisatrice des Mondiaux se fait de la publicité en utilisant mon nom et celui d’Eddie Merckx. C’est scandaleux. »

La victoire du « Grillon » n’est pas faite pour calmer le jeu entre les partisans d’une lutte antidopage musclée et les représentants d’une justice jugée parfois trop timide.

La rédaction - Frédéric Adam