Coquard, pistard et routier d'argent

Après sa superbe médaille d’argent obtenue aux Jeux Olympiques de Londres en omnium, Bryan Coquard a récidivé samedi. Cette fois, c’est sur route, dans la course en ligne espoirs des Mondiaux de Valkenburg, que le jeune homme de 20 ans a pris l’argent.

C’est ce qu’on appelle une transition réussie. Après la piste londonienne, Bryan Coquard s’est une nouvelle fois paré d’argent. Sur la route des Pays-Bas cette fois. Et encore, il s’en est fallu d’un cheveu qu’il ne touche au titre suprême, puisque seuls six centimètres le séparent de l’or mondial. C’est la photofinish qui l’a finalement départagé du Kazakh Alexey Lutsenko, après une arrivée massive au sprint.

Un superbe résultat pour ce coureur de 20 ans, qui n’a pu masquer une pointe de déception après coup, lui qui se voyait coiffer au poteau le futur vainqueur. « C’est toujours bien de faire une médaille. Mais je venais pour le titre. Vu comment ça se passait, j’y croyais dur comme fer. Il m’a manqué un coureur pour vraiment bien me lancer. J’ai trouvé un trou à 350 mètres, je me suis dit autant lancer de là. Je suis un peu déçu, parce que je pense qu’en vitesse pur, j’étais le plus rapide. »

Un avenir en or

En plus de la médaille, Coquard s’offre là une très belle carte d’entrée pour son arrivée dans le monde professionnel. Il intégrera en effet la formation Europcar de Thomas Voeckler en janvier prochain. C’est donc un avenir radieux qui semble devoir s’écrire pour le natif de Saint-Nazaire, symbolisant plus que jamais l’avenir du cyclisme français. Isabelle Gautheron, la DTN, ne s’y trompe pas : « Je pense qu’il est promis à un grand avenir car il a une intelligence de course. Beaucoup d’autres coureurs ont des qualités, mais ils n’ont pas cette faculté à sentir les opportunités. Aujourd’hui, on ne l’a pas vu de toute la course et il a surgi de nulle part pour aller chercher un podium. »

La DTN se félicite au passage de la superbe génération qui va peu à peu arriver sur le circuit pro, avec Coquard comme fer de lance. « On a une génération nouvelle avec de l’ambition. On a eu des médailles à tous les Championnats du monde espoirs, tous les Championnats du monde juniors. Ça promet de belles choses pour les cinq prochaines années. » Ce n’est pas Arnaud Démare, champion du monde espoirs en 2011, et Bryan Coquard, dauphin 2012, qui diront le contraire…

Le titre de l'encadré ici

Vos titrée, les Françaises lâchées|||

A Valkenburg, sur ses terres, la Néerlandaise Marianne Vos a empoché le titre mondial sur route. Un immense soulagement pour la numéro 1 mondiale, championne olympique, qui avait échoué à la deuxième place lors des cinq dernières éditions. Vos devance l’Australienne Rachel Neylan, et l’Italienne Elisa Longo Brighi. Loin, très loin devant les Françaises. Edwige Pitel, meilleure tricolore du jour, pointe ainsi à une modeste 37e place, à 4’58’’ de la gagnante.  « J'ai détesté le parcours que j'ai trouvé dangereux avec les barrières et les ravitaillements qui coupaient la route en deux. Quand j'ai fait l'effort pour remonter, j'ai été pris dans une chute avec 60 filles. C'était difficile de rentrer après. La bonne échappée était déjà partie. Marianne Vos était imbattable. C'est très frustrant parce que j'avais de bonnes jambes. » La leader des Bleues, Pauline Ferrand-Prévot, 47e à 5’03’’ a elle fait preuve de beaucoup de résignation. « C'était super dur. Ça roulait très vite et je n'étais pas dans un grand jour. Je ne suis pas déçu parce que maintenant je suis en vacances ! Je commençais un peu à saturer. Marianne Vos était imbattable. C'est ma coéquipière pendant l'année chez Rabobank alors je suis vraiment contente pour elle. »

Alexis Toledano (avec GQ à Valkenburg)