
Championnats de France : 250 km avant le Tour, est-ce bien raisonnable ?

Marc Madiot - AFP
Ils vont les sentir passer. Dans les jambes, dans les mollets. A Chantonnay, ce dimanche, a lieu la course en ligne des championnats de France de cyclisme sur route. Et elle s’annonce corsée pour les 169 coureurs engagés. Avec une bosse supplémentaire au parcours, une première par rapport aux éditions 2006 et 2010, le tracé atteindra les 247, 4 kilomètres. Presque 250 bornes, à l’issue desquelles Arnaud Démare, vainqueur l’an passé, aura un successeur.
Pour le manager de la FDJ, Marc Madiot, la longueur ne pose pas de problème à une semaine du départ du Tour de France. « C’est dans la tradition du championnat de France, rappelle-t-il. 250 bornes, ça a toujours été une course longue et difficile en circuit. Il faut que ça le reste, il ne faut pas que ça devienne une course normale. Ça peut vite tourner au chantier, surtout s’il continue à faire chaud. Le parcours est difficile. Après, tout dépend de l’option que vont prendre les équipes : si elles ont envie de dynamiter la course et donner du mouvement à l’épreuve ou si, au contraire, il y a une équipe qui a envie de faire ce qu’on a fait à plusieurs reprises, c’est-à-dire bloquer, verrouiller, cadenasser pour que ça arrive au sprint. »
Lavenu : « Une bonne répétition pour le Tour de France »
Certes. Mais tous n’en sont pas à débattre des stratégies de course. S’ils reconnaissent le côté traditionnel d’une course aussi longue, certains coureurs auraient apprécié suer une heure de moins sur leur vélo. « Je ne sais pas si les championnats de France peuvent conserver ce type de distance, s’interroge le manager d’AG2R La Mondiale, Vincent Lavenu. Moi, je serais pour réduire un peu. Il y aurait 210, 220 km, ça suffirait largement… Maintenant, c’est un peu une tradition. C’est vrai que ça fera beaucoup mais pour les coureurs en vue du Tour de France, c’est une bonne répétition tout de même. Mais ça risque d’être beaucoup plus compliqué que l’année dernière. »
La faute à la chaleur. Et à une course plus exigeante, forcément. « Oui, 250 km de course, 3 600m de dénivelé sans grand col, c’est-à-dire 3 600m avec des répétitions de montées courtes, détaille Thomas Voeckler. Pour les gens qui vont regarder la course et qui ne sont pas spécialement connaisseurs, le parcours sera plus dur que la majorité des étapes de montagnes du Tour de France. » Marc Madiot ne voit qu’un scénario possible. « On voit souvent qu’il y a des petits groupes qui arrivent ou des coureurs individuels. Je pense que ce sera plutôt une course de mouvements assez difficile. S’il y a de la chaleur, on risque de voir beaucoup de dégâts. » Et il y aura de quoi faire pendant 250 bornes…