
Armstrong vacille

Mercredi dans les Dolomites, l'Américain a rendu près de 3' au vainqueur de l'étape Denis Menchov. - -
La deuxième salve a finalement été la bonne. En difficulté hier dans la montrée vers San Martino di Castrozza où il a lâché dans le dernier kilomètre, Lance Armstrong a une nouvelle fois été mis à rude épreuve ce mercredi dans la longue et pénible ascension d’Alpe di Siusi, final de la cinquième étape du Giro. C’est avec 2’58’’ minutes de retard sur Denis Menchov (Rabobank), vainqueur du jour, que le septuple lauréat du Tour de France a franchi la ligne en 35e position. L’Américain rétrograde de la 6e place du classement général à la 22e avec 3’34 de retard sur Danilo Di Luca, nouveau maillot rose.
Comme la veille, le coureur LPR, associé à Ivan Basso (Liquigas), Franco Pellizotti (Liquigas) ou bien encore Gilberto Simoni (Serramenti) a longtemps lutté pour la victoire d’étape. Et pour faire d’une pierre deux coups, il s’est lancé dans une entente de circonstances avec ses compatriotes pour déboulonner l’Américain. « Armstrong est à court de condition, nous expliquait hier soir Laurent Biondi, directeur sportif d’AG2R-La Mondial. Quand ça va bagarrer, il risque de le payer dans les finales d’étapes ou dans les parties très difficiles. » Sept longues années de domination sur les routes françaises ont sérieusement aiguisé l’appétit des Transalpins qui se sont fait plaisir à "dégommer" un Armstrong estampillé équipier de Levi Leipheimer sur ce Giro.
C’est d’ailleurs le vainqueur du Tour de Californie qui porte haut les couleurs de l’équipe Astana ce mercredi soir. Cinquième de l’étape, il a réalisé la montée vers Alpe di Siusi avec les meilleurs et son coéquipier, Chris Horner. Surtout, il prend la quatrième place du général alors que Horner grimpe au huitième rang. Quant à Armstrong, c’est flanqué de ses coéquipiers Janez Brajkovic, Daniel Navarro et José Luis Rubiera qu’il a péniblement terminé, relançant à plusieurs reprises en danseuses. Trois équipiers pour un coureur censé lui-même être un équipier, Astana met les petits plats dans les grands. L’équipe de Johan Bruyneel montre ainsi qu’elle attache une attention toute particulière à son ex-retraité, à peine de retour d’une fracture d’une clavicule. Comme si Armstrong préparait déjà sa vengeance.