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San Antonio et Parker sur une autre planète

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Vainqueur la nuit dernière d’Oklahoma (120-111), les Spurs de Tony Parker ont enchainé une 20e victoire consécutive, avec 34 points du meneur tricolore. San Antonio mène désormais 2-0 en finale de conférence Ouest. Mais comment font-ils ?

Gregg Popovich ne laisse jamais rien au hasard. Chez cet homme à la gueule de sergent-chef, tout n’est que travail, répétition, obsession du détail, détermination. Le boss des Spurs ne baisse jamais la garde. « Popp », comme le surnomme les joueurs, squatte le banc de San Antonio depuis 1996. A quatre reprises (1999, 2003, 2005 et 2007), il a conduit son équipe au titre. Le secret des Spurs, c’est lui. A 63 ans, Popovich est au sommet de son art. « Il a inventé des joueurs. Il a géré la saison remarquablement. Il a intégré les nouveaux (Diaw, Jackson), commente Jacques Monclar, consultant basket pour RMC Sport. Il a évité les blessures des anciens (Ginobili, Duncan). Il a préféré faire l’impasse sur certains matches. Et à la sortie, il se retrouve premier de la saison régulière, avec avantage du terrain sur tout le monde. Il a été magique. »

Et si le plus beau chef d’œuvre de Popovich s’appelait Tony Parker ? Un lien quasi-filial unit les deux hommes. La nuit dernière, le meneur tricolore a réalisé une performance époustouflante, avec 34 points et 16 sur 21 aux tirs. Au coup de sifflet final, « TP » ne pensait pourtant qu’à la suite : « C’était une bonne soirée pour moi, mais seule la victoire m’intéresse. J’ai déjà la tête au Game 3. » Une déclaration teintée de l’esprit du « Pop ». « Ce que fait Tony est limite banal maintenant. Il est sur un nuage cette année. Il fait sa meilleure saison », glisse son pote chez les Bleus Nicolas Batum, admiratif. « Il est devenu le boss, poursuit Monclar. Il n’a jamais été aussi fort. Il est en train de faire des trucs de fou. »

Batum : « Oklahoma ne va pas lâcher le morceau »

Admiratif du niveau de jeu des Spurs, Batum voit la franchise texane passer l’obstacle du Thunder. « Ils ont beaucoup de stabilité, analyse l’arrière des Blazzers. Quand tu arrives à avoir une bonne routine, une bonne hiérarchie et beaucoup de discipline, voilà ce que ça donne. » Même si la messe n’est pas encore dite avec deux déplacements à venir à Oklahoma City. « Ils ne vont pas lâcher le morceau, prédit Batum. Ça va être très disputé jusqu’au bout. »

Même son de cloche du côté de Jacques Monclar, impressionné par le récital collectif de San Antonio lors du match 2 face au Thunder. « S’ils gagnent le 3e, c’est plié, juge même l’ancien coach limougeaud. Le seul truc qui peut les déstabiliser, c’est la dimension physique. » A voir la vitesse exceptionnelle de Parker et le dunk asséné par Duncan sur Serge Ibaka, le meilleur contreur de la ligue, on ne doute pas que ces Spurs aient du répondant. Pas plus qu’on ne voit ce qui pourrait empêcher « TP » d’enfiler une 4e bague au doigt.