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Parker : "Mon tir est fâché avec moi en ce moment"

Tony Parker

Tony Parker - AFP

Des stats en baisse, une influence moins marquée sur le jeu des Spurs peu en verve en ce moment : Tony Parker est revenu dans le TP Show sur la mauvaise passe que vit actuellement San Antonio ainsi que sur son manque de réussite au shoot, qu’il attribue pour beaucoup à sa blessure à l’ischio-jambier. Mais le meneur de jeu français de s’en servir d’excuse et assure que lui et ses coéquipiers seront prêts pour les play-offs.

Tony, vous sortez d’une semaine bizarre. Quatre matches : deux défaites, deux victoires. Et si on compile avec les matches de la semaine d’avant, cela fait quatre défaites consécutives. Quel bilan tirez-vous de ce road-trip ?

Ça a été une semaine difficile pour nous. On n’a pas réussi à jouer notre basket. C’était un peu bizarre pour nous. On n’a pas l’habitude. C’est la première fois qu’on fait un road-trip (série de matches à l’extérieur) négatif. Je crois que c’est aussi la première fois qu’on perd quatre matches d’affilée (contre les Clippers, Golden State, Utah et Portland) depuis que je suis à San Antonio. Ce ne sont pas des moments faciles à vivre. On sait très bien que défendre un titre, c’est toujours très, très dur. En revenant du break (la coupure du All Star Game), on avait fait une bonne perf’ contre les Clippers. On avait le match en main et on le perd à la fin. Après, on a enchainé trois matches durant lesquelles on a fait des prestations vraiment décevantes. C’était dur à avaler. Après, on s’est repris et on a fait une grosse victoire contre Sacramento. C’était un bon match pour nous, suivi d’une grosse victoire de plus de 30 points contre Phoenix. On a un peu remonté la pente mais on a encore beaucoup de boulot. On a six matches de suite à domicile qui arrivent au mois de mars. J’espère qu’on pourra se refaire une santé et remonter au classement.

Quelle est la défaite qui vous a fait le plus mal ? Celle contre Utah ?

Non, celle contre les Clippers. On revenait d’un break, on était tous frais. On avait le match en main et on le laisse filer. Après, on enchaine un back-to-back (deux matches en deux jours) et on sait que pour nous, ils sont toujours difficiles par rapport à notre âge. On perd contre Golden State, pour qui c’était le match de reprise et dont les joueurs étaient très, très frais. Là, on commence à se mettre un peu de pression et contre Utah, on fait un de nos plus mauvais matches offensivement. On était à 60 points au quatrième quart-temps... Après, tout est un peu exagéré. On s’est mis trop de pression contre Portland. Tu perds trois matches, ce n’est pas normal. On est les Spurs, champions en titre. Mais ça peut arriver à tout le monde. Ça arrive d’avoir des hauts et des bas dans une saison. D’un seul coup, on est à quatre défaites d’affilée et c’est très, très rare pour nous.

Vous avez eu des mots très durs envers vous-même à la fin du match contre Portland, affirmant que depuis votre blessure, vous n’étiez plus le même. Vos coéquipiers vous ont soutenu.

Mes coéquipiers m’ont défendu. J’apprécie. Ça a toujours été comme ça avec les Spurs. Quand on gagne, quand on perd, c’est ensemble. Mais c’est vrai que j’ai été un peu déçu avec mes performances. Ma blessure à l’ischio n’aide pas et j’espère que ça va se remettre. Mais tous ceux qui me connaissent savent que je n’utilise pas ça comme excuse. Je ne me sens pas au mieux, c’est vrai, mais il y a un minimum à faire. J’ai été maladroit comme tout le monde. On shoote très, très mal avec les Spurs en ce moment, moi le premier. C’est pour ça que contre Sacramento, j’avais envie de faire un gros match pour revenir. Je sais que ça peut arriver à tout le monde. On n’a pas perdu son jeu ou on n’est pas devenu un mauvais joueur d’un seul coup. Mais à San Antonio, il y a beaucoup d’attente. Quand on fait trois mauvaises performances, on prend les critiques. Quand tu prends le bon, il faut aussi prendre le mauvais, ça fait partie du jeu. C’est ta faculté à gérer ces moments-là qui permet de voir si tu es fort mentalement. Il y a encore une longue route. C’est vrai qu’on ne joue pas notre meilleur basket mais le plus important, c’est quand les play-offs commenceront. On a encore un peu de temps pour remettre tout en place et essayer de jouer notre meilleur basket à la mi-avril.

« Je serai avec l’équipe de France cet été »

Vous avez souffert du manque de réussite de vos partenaires…

Quand on est en baisse au niveau de l’adresse, le basket est plus difficile. Surtout pour moi, où mon jeu est basé sur les pénétrations. Quand mes coéquipiers ne mettent pas de tirs, c’est un peu plus difficile. Moi non plus je ne mets pas de tirs. Je loupe mon tir préféré, qui fait que derrière tout s’ouvre pour moi. Tant que je ne le mettrai pas, je serai en difficulté. Il faut juste que je joue et ça reviendra. Mon tir est fâché avec moi en ce moment mais je vais essayer de rectifier ça et après tout rentrera dans l’ordre.

Le public, les observateurs, tout le monde est un peu surpris des difficultés rencontrées par les Spurs cette saison.

Je comprends. Mais il faut tout remettre en perspective. Pendant 14 ans, on a quand même fait une série de malade au niveau des victoires et des enchainements de saison. A un moment donné, les autres équipes progressent aussi et arrivent à mieux jouer contre nous. Ça ne nous empêche pas d’avoir notre mot à dire. On essaie de rester positifs. Il n’y a pas de panique. Chacun prend ses responsabilités et assume. Il faut aller de l’avant. Quand on a gagné pendant tant d’années, il faut rester motivé et matcher l’énergie qu’ont les autres équipes à chaque fois qu’elles jouent contre nous. C’est le challenge qu’on a cette année : repousser nos limites et gagner encore une fois. On va continuer à progresser et à régler nos problèmes pour qu’on soit au mieux au moment des play-offs.

Croyez-vous encore en vos chances de conserver votre titre ?

On y croit toujours. Les Houston Rockets ont fini, en 1995, 7es de la conférence Ouest et ils sont allés défendre leur titre. Tout est possible. En plus, nous on est forts à l’extérieur. Ça ne nous inquiète pas trop de ne pas avoir l’avantage du terrain.

Un petit mot pour finir sur votre blessure. Pourrait-elle remettre en cause votre participation à l’Euro 2015 avec l’équipe de France ?

Ça n’a rien à voir. Je n’y pense pas pour l’instant. Je suis concentré sur les Spurs, sur le fait de faire une bonne saison et de finir en beauté. Je verrai ensuite par rapport aux Bleus. Mais je l’ai déjà dit : je serai avec l’équipe de France cet été.

la rédaction