
Cuban, la victoire d’un fan tout-puissant

Mark Cuban - -
Il a embrassé ses trois enfants Jake, Alyssa et Alexis et enfilé un tee-shirt « Dallas champion » avant de pousser un grand « Yes ! ». Pour une fois, personne ne reprochera à Mark Cuban d’exprimer sa joie avec exubérance. Dimanche soir à Miami, le patron des Mavericks a remporté son premier succès sur la scène sportive, onze ans après être devenu le propriétaire de la franchise texane. Comme le grand fan qu’il est, il s’est joint aux joueurs pour fêter l’événement. Une joie sincère qui dénote avec l’image de businessman invétéré qu’il véhicule.
Ce « self-made man », dont la fortune est estimée à 1,7 milliard d’euros (459e homme le plus riche du monde selon Forbes), a réussi sur la scène sportive comme en affaires. Originaire de Pittsburgh, ce grand enfant de 52 ans a rejoint Dallas en 1982 où il s’est enrichi en développant MicroSolutions, spécialisé dans les systèmes d'exploitation informatiques. Après la revente de son entreprise, il fonde Audionet (diffuseur d’évènements en direct) en 1995 avant de céder sa société (devenue Broadcast) à Yahoo pour 3,78 milliards d'euros quatre ans plus tard. Il est désormais à la tête de 2929 Entertainment, qui produit et distribue des films et des vidéos, et préside HDNet, un réseau de télévision HD par satellite.
1,6 million de dollars d’amende !
Plus que ses affaires, le sport fait vibrer ce fils de « tapissier de voiture ». Depuis son entrée en NBA en 2000 (il a racheté les parts de H. Ross Perot, Jr pour près de 200 millions d’euros), Cuban ne sait pas se tenir. Il assiste aux matchs dans les tribunes, « taille » régulièrement le petit monde de la NBA et accumule 1,6 million de dollars d’amendes pour avoir invectivé les arbitres. Au point que Dirk Nowitzki, MVP de la finale, l’avait appelé à se contrôler. Mais les résultats suivent puisque la franchise, qui était la risée du championnat à ses débuts, atteint une première fois la finale (perdue face à Miami) en 2006 et devient l’une des valeurs sûres de la conférence Ouest.
Ce « JR Ewing » au fort caractère a apporté un nouveau dynamisme à son équipe qu’il chérit par-dessus tout. Au point qu’il a célébré son mariage avec sa femme Tiffany Stewart au sein de l’American Airlines Center en 2002. La bague (celle de NBA, donnée aux champions) décrochée dimanche lui est due en grande partie. Pourtant, il a laissé le soin à Donald Carter, le créateur de la franchise en 1979, de lever le trophée de champion NBA 2011. « Je suis tellement reconnaissant que l’équipe soit tombée entre les mains de Marc. Il est venu avec l’amour du jeu, a déclaré Carter avec émotion sur le site de la NBA. C’est le seul gars qui aime le basket plus que ma femme, qui est une passionnée, ne l’aime. »
Le titre de l'encadré ici
Il refuse de libérer Beaubois en équipe de France|||
Mark Cuban ne goûte que modérément au basket international. Seule la NBA trouve grâce à ses yeux. Le patron de Dallas est même l’un des plus farouches opposants à la mise à disposition des joueurs pour leur sélection nationale, surtout après la blessure à un pied de Rodrigue Beaubois avec les Bleus. Il n’est ainsi pas disposé à laisser partir son « Frenchie » pour disputer l’Euro 2011 et encore moins les matchs amicaux. Ce mardi, Vincent Collet, le sélectionneur français, doit annoncer une liste restreinte pour la préparation des Bleus. Beaubois et Ian Mahinmi figurent dans la pré-liste établie en mai dernier. Collet va-t-il tenir tête au magnat de l’informatique en retenant les deux néo-champions ?