
Parker : « Je suis un homme de challenge »

Le meneur français des Spurs va s'investir dans l'ASVEL et n'exclut pas d'y boucler sa carrière de joueur. - -
Tony, à quand remontent les premières discussions avec l’ASVEL ?
J’ai été approché il y a un an par différents clubs. Une discussion s’est engagée avec Rouen, Lille et l’ASVEL. Apres avoir pesé le pour et le contre de chacun des projets, mon choix s’est tourné vers Villeurbanne. Les dirigeants du club sont venus me voir à la mi-janvier à San Antonio. C’est à ce moment-là que nous avons pris la décision de collaborer ensemble.
Pourquoi avoir choisi l’ASVEL ?
J’ai analysé différentes possibilités. Je connaissais bien le projet de l’ASVEL depuis ma venue dans le cadre des NBA Europe Live en 2006. Je pense que les fondations ici sont saines, avec un bon mariage entre tradition et modernité. Mais ce qui est excitant, c’est qu’il y a encore beaucoup à faire. Je suis un homme de challenge et le challenge qui se présente à l’ASVEL est enthousiasmant.
Vous vous étiez déjà investi au Paris Basket Racing mais la réussite n’avait pas été au rendez vous…
Ce n’est pas comparable. A Villeurbanne, il y a déjà une organisation complète, un projet fort. Je viens avec l’idée d’accompagner ce projet parce que j’en partage les valeurs et la vision. Ce sont deux forces qui s’unissent. Je vais travailler en étroite collaboration avec les dirigeants et tout particulièrement Pierre Grall, qui a construit cette équipe avec Vincent Collet (l’entraîneur).
Pourquoi s’investir dans un club alors que vous êtes seulement à mi-chemin de votre carrière ?
C’est un projet que j’avais en moi depuis toujours. J’ai toujours voulu manager un club, si possible en France pour rendre au basket français une partie de ce qu’il ma donné. Villeurbanne est le club phare en France depuis des années. Ce club a une histoire. Comme l’envie de grandir est bel et bien présente, c’est le bon moment pour s’investir et se lancer dans cette aventure qui s’annonce passionnante.
Quels sont les objectifs ?
Sur le long terme, c’est de construire un des meilleurs clubs d’Europe. On sait que cela risque d’être long. Mais j’ai l’habitude de me fixer des étapes intermédiaires et de les tenir. Il est difficile de tenir la dragée haute à des clubs européens qui disposent de moyens financiers illimités. Je pense par exemple aux clubs russes et grecs. Il est évident que nous ne pourrons pas lutter financièrement avec eux au début mais nous avons différentes idées pour exister sur le plan sportif.
Lesquelles ?
Nous allons créer la Tony Parker Academy. Une grande salle d’entraînement devrait voir le jour à l’automne 2010. Cette salle regroupera les professionnels ainsi que les jeunes joueurs en formation. Nous avons conscience aujourd’hui que les meilleurs joueurs européens ont des exigences salariales très élevées. Pour faire face à cette réalité, nous souhaitons nous appuyer sur la formation. La France est un exemple dans ce domaine, nous aurions donc tort de nous en priver.
Quelles sont les priorités de cette association ?
Obtenir les meilleurs résultats possibles dès cette année. Mais aussi préparer l’avenir, comme boucler le projet de la nouvelle salle qui accueillera les matchs et obtenir la licence A en Euroleague. On n’imagine pas une seconde que ces deux projets ne se concrétisent pas. Il nous faut donc travailler dès maintenant à la construction d’un effectif qui puisse viser le Top 16 Euroleague la saison prochaine.
Où en est le projet de Licence A Euroleague, synonyme de qualification automatique pour la plus grande compétition européenne ?
Si le président de l’Euroleague, Jordi Bertomeu, fait planer une menace au-dessus du basket français, elle porte sur le deuxième ticket de participation à l’Euroleague attribué sur des critères sportifs (le champion de France est automatiquement qualifié). L’ASVEL est candidate pour cette wild-card et a des atouts à faire valoir. Je suis très confiant.
Une nouvelle salle est également d’actualité...
Gilles Moretton (président de l’ASVEL) et Antony Thiodet (vice-président) suivent ce dossier. Il se présente bien. En tout cas, je ne vois pas pourquoi nous n’aurions pas de salles de ce type en France quand on voit celles qui sont construites partout en Europe. La France mérite une telle salle.
Combien avez-vous investi dans l’ASVEL ?
Je ne souhaite pas donner de détails chiffrés. Je peux juste vous dire que je dispose d’une option pour prendre la majorité du club et en devenir le président. A ce jour, ce n’est pas d’actualité. J’ai la chance de débuter avec Gilles Moretton et Antony Thiodet, qui ont tous deux une grande expérience a ce niveau. Je souhaite donc apprendre à leurs côtés avant d’effectuer le grand saut.
Tony Parker joueur de l’ASVEL, est-ce envisageable ?
C’est effectivement une possibilité. A la fin de ma carrière NBA, je pourrais très bien effectuer une dernière année au plus haut niveau avec l’ASVEL. Je serais très heureux de terminer ma carrière en France, devant le public français. Ce serait pour moi une sorte de tournée d’adieu. Nous avons évoqué le sujet avec Eva (Longoria Parker, son épouse). Elle ne serait pas contre vivre en France pendant un an. Mais aujourd’hui, nous n’en sommes pas là. Il me reste encore dix ans à jouer en NBA.