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"A Limoges, il faut gagner" : deux mois pour un 11e titre

Au lendemain de leur 11e titre de champion de France, les joueurs, l’entraîneur et le président du Limoges CSP étaient les invités de l’Intégrale Sports sur RMC. Ils sont revenus sur le moment clé de la saison, en avril, quand Philippe Hervé a succédé à Jean-Marc Dupraz.

Soixante-quinze jours pour être champion de France. Nommé entraîneur le 6 avril, Philippe Hervé a mené le Limoges CSP à son 11e titre samedi soir dans le chaudron de Beaublanc. En deux mois et demi, l’équipe en perte de confiance s’est redressée pour faire tomber Strasbourg pour la deuxième fois consécutive en finales de la Pro A (3-1). Mission accomplie pour le coach. Frédéric Forte, le président limougeaud, ne lui avait fixé que ce seul objectif. « Ça a été clair, explique Philippe Hervé. C’est ce que le président m’a demandé. Parce que c’est Limoges et qu’à Limoges, il faut gagner. Le deal était simple. »

« Le contrat avait une ligne, c’était champion de France ou rien ! », sourit Frédéric Forte. Quand Philippe Hervé prend ses fonctions, les joueurs « ne sont pas au mieux », reconnait-il. Eliminés en Euroligue, en Eurocoupe et en Coupe de France. « Mais ce groupe a fait une belle chose avant que j’arrive, souligne l’ancien coach de l’ASVEL et d’Orléans. Il était troisième de la saison régulière. Quand vous faites l’Euroligue, l’Eurocoupe, ce n’est jamais facile. Troisième, c’était bien. Ça m’amène à avoir une petite pensée pour Jean-Marc Dupraz. »

L’entraîneur du 10e sacre national du CSP en 2014, avait été remercié après les défaites au Portel (Pro B) et à Rouen. « J’ai pris cette décision à partir du moment où je ne croyais plus à l’avenir de ce groupe comme il était constitué, avec les joueurs et les entraîneurs, explique Forte. La décision s’est imposée à moi. On venait de perdre contre une équipe de Pro B en Coupe de France et contre le 14e du championnat. On dit souvent que le mieux est l’ennemi du bien. Mais pas à Limoges. A Limoges, 3e, ce n’est pas suffisant. » 

Forte : « On n’avait pas le temps »

« Cette équipe avait la capacité d’être championne de France, poursuit le président du CSP. J’en étais persuadé, archi-convaincu. Beaucoup de clubs se seraient contentés de dire ‘‘on est champions de France en titre, 3es du classement et ça suffit’’. J’avais vraiment envie de jouer notre chance à fond. C’est pour ça que j’ai appelé Philippe très tard, dans la nuit. Le lendemain, il était à Limoges. On n’avait pas le temps, c’était maintenant ou jamais. Il a dit banco. » Et quand Philippe Hervé rencontre les joueurs, le message est aussi clair que celui du président.

« Le vrai objectif au final en France, c’est le titre suprême, estime Hervé. Ça fait que vous pouvez sortir grandi d’une saison. Le deal qu’on s’était fixé avec ces garçons-là la première fois qu’on s’est vu, c’était d’essayer de faire la photo à Beaublanc au milieu du terrain. C’était le jour 1. Derrière, ça a été du travail. » Même la blessure du MVP Adrien Moerman avant le match 3 contre Strasbourg, bien cachée par le staff, n’a pas déstabilisé le groupe, qui avait été renforcé par Pooh Jeter, décisif samedi soir. Et maintenant, pleine confiance en Philippe Hervé ? « Ça fait déjà trois mois qu’il est là. A Limoges, c’est long ! », plaisante Frédéric Forte. « C’est déjà une fin de cycle », surenchérit Adrien Moerman dans un éclat de rire. Philippe Hervé sera bien là la saison prochaine.