
FRUSTRATION, Tristesse... ces sportifs forcés de prendre leur retraite sans un adieux
BASKET
Laetitia Kamba (Montpellier) : "Mon compagnon m’a demandé de faire une saison de plus"
"Quand j’ai appris l’arrêt officiel de Ligue, j’ai été très très triste. Mais saison avec Montpellier était inachevée. On était en quart de finale en Euroligue. C’était la première fois que je disputais un quart dans cette compétition. Le championnat aussi n’était pas terminé. Le matin, je me sentais bizarre, je n’étais pas très bien. C’était peut-être un signe… La retraite, je m’y étais préparée. C’était ma dernière saison. Je voulais terminer sur une bonne note. Malheureusement, le corona m’a devancée... Le plus frustrant c’est de ne pas finir la saison. J’aurais aimé finir sur un match, dire "au revoir et merci pour tout." J’ai reçu plein de messages d’amis, des joueuses comme Johanne Gomis de Villeneuve qui m’a dit : "Tu ne peux pas finir comme ça." Même mon compagnon, Stephen (Brun, membre de la Dream Team) m’a demandé de faire une saison de plus. Il était vraiment très triste pour moi. Mais ma décision est prise, j’arrête. Je pense à l’après. J’ai des projets, une reconversion que je prépare depuis un moment, j’aimerais devenir conseillère en image, et un projet de famille. Je laisse la place aux jeunes. J’ai fait mon temps."


VOLLEY
Mallory Caleyron (SF Paris St-Cloud) : "Une petite crise identitaire"
"A cause d'une blessure, ma saison était déjà terminée avant l'annonce officielle. Mais j’ai vécu quelques semaines très difficiles. Je me suis dit : " Qui je suis ? Qu’est-ce que je suis sans le sport ? Quelle nouvelle étiquette je vais avoir ?" C’est comme une petite crise identitaire. Il y a de la tristesse. J’avais une étiquette de sportive de haut niveau sur mon front, de volleyeuse, j’étais connue et reconnue pour ça et tout d’un coup, je suis Mallory Caleyron et je n’ai plus d’étiquette. A 31 ans, c’est compliquée de redémarrer à zéro. C’est un cheminement, il fait partie du jeu. Et de la fin d’une carrière. Il n’y a jamais de bon moment. C’est toujours difficile d’arrêter. Mais ce que je peux ressentir maintenant, je l’aurais ressenti aussi s’il y avait eu un dernier match. C’est une période que tous les sportifs doivent affronter. Ce n’est pas toujours évident, peu importe la manière. Il n'y a pas de bonne manière. Mon mari est aussi sportif de haut niveau (Quenton Caleyon, spécialiste de BMX, ndlr). Il comprend aussi ce que je ressens. J’ai mis du temps à en parler. Quand on y arrive, les proches aident à aller beaucoup mieux."

HANDBALL
Sophie Herbrecht (US Altkirch - Nationale 1): "J’en ai rigolé"
"J’ai été forcément déçue d’apprendre l’arrêt des compétitions. Au début, j’ai pensé que ça allait reprendre et qu’on pourrait finir la saison. Je suis déçue que ça se termine comme ça. Sans y être préparée. Surtout que le dernier match s’est déroulé à l’extérieur. J’ai un petit regret par rapport à ça. Après, au vu de ma carrière, je ne suis pas à 4-5 matchs près. Ce n’est pas ça qui va remettre en cause ma décision. Elle était réfléchie. Je savais qu’au mois de juin, c’était terminé, j’avais préparé ma reconversion, je m’étais engagée dans un autre projet, mon chemin était tracé. Donc ce n’est pas un arrêt brutal. Mais quand ça tombe... moi j’en ai rigolé. Je me suis dit sur le ton de l'humour : "Oh la la qu’est-ce que c’est moche de finir comme ça !" C’est une fin que personne d’autre ne vivra jamais. En tout cas je ne le souhaite à personne. C’est tombé sur moi, j’en rigole. Ce n’est pas la fin du monde. Je ne juge pas ma carrière sur mon dernier match."
FOOTBALL
Florent Balmont (Dijon) : "Je n'aurai aucun regret"
"J’arrête quoiqu’il arrive en fin de saison (la Ligue 1 n'est pas officiellement arrêtée, ndlr). C’était prévu. On ne sait pas ce qui peut se passer. La santé est ce qu’il y a de plus important. Si ça doit s’arrêter, ça s’arrêtera. J’aurai profité au maximum. Je n’aurai aucun regret. Si ça s’arrête ? Une fin de carrière comme ça, avec autant d’années… On ne l’imagine même pas. J’avais pointé le dernier match. C’est contre Saint-Etienne. Je n’ai pas beaucoup d’amis là-bas en tant que Lyonnais. Après ? Je vais passer mes diplômes d’entraîneur à partir de l’année prochaine. J’ai vraiment envie de gouter à ça."